samedi 29 juin 2013

BENZODIAZEPINES ET DEPENDANCE.

La prévalence de consommation en benzodiazépines et molécules apparentées est de 14.3 % à 33.1 % chez les patients de 60 ans et plus. Bien que souhaitable, le sevrage de ces molécules s’avère souvent difficile pour ces patients.
Il s’agit souvent de personnes qui depuis longtemps, pour des raisons diverses, ont éprouvé des difficultés à l'endormissement, denature anxieuse même si cette anxiété n’apparaît pas forcément dans la journée.
Six catégories de freins au sevrage ont été identifiées : 
facteurs liés au patient qui n’a pas envie de se confronter aux difficultés du sevrage et qui ne se montre pas particulièrement gêné par le phénomène de dépendance,
 aux pharmaciens qui font des avances de médicaments,
 à l'environnement du patient qui peut ne pas être favorable à l’effort demandé,
 au traitement hypnotique lui-même, par sa « simplicité » et son efficacité immédiate,
 à la relation médecin patient, et enfin
 à des facteurs économiques où apparaît la peur d’une baisse de performance dans la journée après une nuit d’insomnie.

A contrario, l'évolution sociétale, avec une vision plus écologique, a pour conséquence une réelle prise de conscience des effets indésirables de ce type de traitement au long cours. Cela doit permettre progressivement de favoriser le sevrage. D’ailleurs des statistiques récentes montrent que la consommation de psychotrope tend à se stabiliser en France, voire même de diminuer.
Aujourd’hui, l’Ansm recommande une prescription se limitant de 2 à 5 jours dans l’insomnie occasionnelle et de 2 à 3 semaines dans l’insomnie transitoire
Pour l’instant, les difficultés de communication interprofessionnelle ne sont pas favorables au sevrage et pourtant, là-aussi, une bonne coordination et une bonne collaboration entre les professionnels de santé est nécessaire.
Source : Legeneraliste.fr du 5 mai 2013, d’après l’article du Dr Bernard Freche

Il y a un facteur supplémentaire: le patient le plus souvent fait confiance au médecin et ne lit pas la notice. Et quand j'insiste pour qu'il la lise de bout en bout, il commence à se poser des questions.
Hier encore je suis allée en visite chez un charmant patient cloué dans son lit par une pyélonéphrite, cystite, colique néphrétique? ( le diagnostic patauge "à donf"). L'urologue ne sachant plus que faire a conclu " vous avez des douleurs musculaires, prenez cette boite de myolastan".  Alors je me suis mise devant l'ordinateur avec son épouse et ai tapé  "myolastan": effets secondaires graves, bientôt retiré du marché, arrêt du remboursement.
Elle en était sur le derrière si je puis dire. 
Le patient va prendre un deuxième avis.

vendredi 28 juin 2013

A priori

Depuis treize ans je suis un patient... une fois tous les deux ans environ. Il a choisi le docteur Cravate à cause d'une toute petite divergence de point de vue entre son épouse et moi, rien qu'une petite bricole, enfin, cela ne vaut pas la peine d'en parler.
Il y a deux ans il est venu en consultation; je le trouvais très réservé, ne me causant pas beaucoup, m'exposant juste un problème assez simple à régler. J'ai mis son mutisme relatif  sur le compte de mon désaccord avec son épouse, l'ai examiné, ai rédigé  les ordonnance et l'ai raccompagné. 
Il y a deux mois, encore plus réservé le type, serait-ce encore la mésentente que j'ai avec son épouse? Que de questions dans ma tête qui se bousculaient. Par exemple, avait-il fait le voeux de ne parler qu'aux hommes? Ne suis-je qu'une femme?

Et il y un mois, son épouse vient seule en consultation et  me demande " Vous n'avez pas trouvé mon mari bizarre la dernière fois?
- Si, mais je pensais qu'il ne voulait pas trop me parler.
- Nous sommes allés voir un neurologue, fait des IRM, il souffre d'aphasie progressive. Ce n'est pas un Alzheimer, mais c'est une destruction progressive du cerveau". 

Je me suis fait avoir! Tout ça parce qu'il y avait entre lui et moi un manque de communication franche à cause d'un  petit point de détail vieux de 13 ans! 

jeudi 27 juin 2013

Mes patients sont en majorité jeunes et dynamiques, c'est pourquoi je n'aurais pas dû travailler hier car seul un bon livre m'a sauvé de l'ennui:  les soldes s'est plus folichon que le docteur!

mercredi 26 juin 2013

Actions de groupe : la France met les freins

S’unir en collectif pour mener une démarche juridique. C’est ce qui s’appelle une « action de groupe », ou encore une « class action » dans les pays anglo-saxons. En France, cette démarche est interdite. Réclamé de longue date par les associations, ce dispositif va être discuté dans le cadre du projet de loi sur la consommation, qui sera débattu en séance publique à l’Assemblée nationale la semaine prochaine. Mais seuls les litiges à la consommation seront concernés. Le domaine de la santé est ainsi exclu. Les associations de patients s’insurgent contre une disposition « réduite à la portion congrue ».
« L’action de groupe ‘à la française’ aurait pu être une formidable avancée citoyenne », soulignent les représentants des plusieurs associations œuvrant dans les domaines de la santé ou de l’environnement. Or, les dispositions du projet de loi en rapport avec ces « class actions » « se voient réduites à la portion congrue : le litige à la consommation ». Et ce, alors même que « ce dispositif était attendu principalement par les victimes de dommages corporels, notamment dans les domaines de la santé, et pour les dommages à l’environnement ». Ne seront donc concernés que les dommages matériels, en matière de consommation et de concurrence.
Des actions trop complexes ?
En France, « les victimes des scandales sanitaires ne sont quasiment jamais indemnisées », reproche l’association des accidentés de la vie et la Sécurité sanitaire (FNATH) et le Collectif Europe et Médicament. Pour elles pourtant, « l’action de groupe est particulièrement adaptée aux victimes des scandales sanitaires, nombreuses mais isolées ». Cette procédure, en place dans de plusieurs pays comme l’Australie, le Brésil, le Canada ou les Etats-Unis, permet à une association ou un groupe d’individus victimes d’un même préjudice, de saisir un juge.
Les associations argumentent que les actions de groupe permettent :
  • « La cohérence et l’efficacité, puisque la justice traite simultanément un ensemble de dossiers ;
  • L’égalité, en offrant aux victimes des indemnités similaires pour des dommages comparables ;
  • plus d’équilibre dans le rapport de force entre l’industrie pharmaceutique puissante et des victimes regroupées ».
Elles demandent « instamment au gouvernement et à l’ensemble des députés et sénateurs d’étendre l’action de groupe ‘à la française’ prévue par le projet de loi sur la consommation aux dommages des produits de santé et environnementaux ».
Ecrit par : Dominique Salomon 

Toutous obéissants

Toute la journée des jeunes m'avouent sans gêne leur consommation de produits illicites. C'est dans les moeurs, comme le chômage d'ailleurs.
Il y a quelques jours, au troisième patient de la matinée enfreignant la loi et trouvant ça normal, j'ai explosé: " Mais vous ne savez pas que c'est ce que les gouvernement veulent, des toutous bien obéissants? Ca leur permet de faire passer des lois facilement, personne ne se rebelle. Pourvu qu'on ait son joint du soir et éventuellement dans la journée, c'est tout ce qui compte! Dites monsieur, vous ne voulez pas être un toutou bien élevé?"

Pauvre patient! Il a payé pour tous les autres. Mais j'en ai assez des jeunes peu motivés et au chômage parce qu'ils n'ont pas assez de niaque pour chercher une occupation lucrative... honnête et déclarée bien évidemment. 

Certains me disent que le H les aide à supporter (le peu de travail...): mais il ne faut pas supporter, il faut se magner le train arrière!

lundi 24 juin 2013

Vive la capitation!

les médecins généralistes vont toucher bientôt 5 euros par patient déclaré. Certains s'offusquent en disant que l'on va tranquillement vers la capitation ( être payé au patient et non à l'acte). 
Mais je suis peut-être un peu égoïste car ce mode de règlement s'approche de ma vision de la médecine: " quand mes patients sont en bonne santé, je gagne de l'argent quand même en allant à la pêche". 
En gros il vaudra mieux pour notre porte-monnaie une grosse patientèle en bonne santé qu'une petite toujours malade. 
Il y a des tas de petits trucs pour ne pas voir les patients arriver trop souvent: 
- les ordonnances à six mois, 
- quand un type souffre de lombalgie, prescrire d'office antiinflammatoire, séances de kiné, et s'il revient: rhumato, scanner et/ou  arrêt de travail;
- éduquer les patients à lire les tests thyroïdiens, ne pas les faire venir pour lire une INR ( pour la décoagulation du sang), etc. Je suis sûre que d'autres médecins ont d'autres trucs pour limiter les consultations. 
Et j'oubliais: quand on prescrit du stilnox ou de l'imovane à un patient, il faut le revoir tous les 28 jours, sauf si on en met deux par jour: en ce cas tous les 56 jours quand même. Si on n'en prescrit pas, ce genre de consultation saute,  Cf Lapalisse. 

Maintenant pour mes lecteurs malades: je m'occupe évidemment du mieux possible des patients malades, mais toujours en vue de les voir moins souvent dans l'avenir.

samedi 22 juin 2013

furosémide contre imovane ter

Finalement saura-t-on ce qui s'est passé avec les deux comprimés d'imovane cachés dans des plaquettes de furosémides?
La frustration est grande.    Je suis aussi tombée dans la psychose en téléphonant à la pharmacie de mon village pour demandé si elle travaillait avec le laboratoire Téva.
Les patients n'avaient pas besoin de ça en plus; ils deviennent de plus en plus suspicieux quant aux génériques et je me trouve à écrire sur une ordonnance sur six environ, à côté du nom du médicament ( mais pas en dessous, et pas imprimé, et pas en abrégé)  " Non substituable".
Et ce qui est étonnant, c'est que les jeunes me le demandent aussi, dont un patient travaillant dans l'industrie pharmaceutique: " à l'extrème rigueur des génériques pour moi, mais pas pour mes enfants".

Moi, je voudrais juste une production française, c'est tout.
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2013/06/21/20804-lembarrassante-fausse-alerte-furosemide-teva

vendredi 21 juin 2013

Un internaute a cherché "lexomil fait maigrir" et est tombé sur mon blog! J'espère qu'il aura trouvé une réponse à sa question. Je peux lui répondre d'office: même une caisse de lexomil ne l'aidera pas. Peut-être dans le coma il maigrira, faute de manger toutes les petites cochonneries habituelles...

Affaire d'héritage

Hier matin un type m'appelle
" Docteur, ma sœur est en maison de retraite, je souhaiterais que vous soyez son médecin car on vous a conseillé, vous êtes douce, vous vous entendrez bien avec ma sœur.
- Monsieur je ne prends pas les personnes âgées.
- Mais l'infirmière vous a recommandé!
- Bon, je vais téléphoner pour me renseigner sur ses pathologies. Car si elle prend un traitement psychotrope lourd je ne me sens pas apte à la prendre en charge".

En début d'après midi il rappelle:
" Vous avez eu l'infirmière?
- Je n'ai pas eu le temps, j'appelle tout de suite".

" Bonjour madame l'infirmière, que pouvez-vous me dire sur madame Souris?
- Elle déménage. Elle a un frère absolument casse-pied qui veut croire qu'elle est saine d'esprit, et c'est parce que son médecin le dr Caillou n'a pas voulu aller dans son sens et faire des certificats qu'il veut changer de médecin traitant. Il y a une affaire de notaire"

Que ça sentait mauvais!

Le frère me rappelle peu après: " Alors, vous la prenez?
- Non encore une fois, je m'occupe plus des enfants et adolescent.
- Mais pouvez-vous me conseiller un confrère sympathique et compétent alors?
- Le docteur Lion, voilà son n° de téléphone".

Et prise d'un remord soudain, je téléphone au docteur Lion:
" Bonjour, je voulais juste de prévenir qu'un monsieur Souris va appeler pour que sa sœur en maison de retraite te prenne comme médecin traitant. Il y a une affaire de notaire là-dedans et il faudra que tu fasses des  certificats. Le docteur Caillou son médecin traitant  a refusé, et il se tourne vers toi".

Je ne suis pas sûre qu'elle trouve un autre médecin traitant! 


Une ptite rallonge siouplait

On nous serine sans cesse que l'état n'a pas d'argent, c'est OK, on n'est évidemment pas très heureux.

A partir du premier juillet 2013 nous allons avoir une rallonge de 5 euros pour tous les patients de 85 ans et plus, et en juillet 2014, cela baisse à 80 ans.
Juste que ma patientèle est jeune, très ado et enfantine. Tant pis. 

mardi 18 juin 2013

déroxat contre soins attentifs

Un de mes patients a souffert d'un petit AVC ( accident vasculaire cérébral) en Turquie: quand la famille est arrivée à la clinique ils se croyaient si l'on peut dire " au paradis": un sol étincelant à manger par terre, du thé sur une table avec des petits gâteaux et le service chaleureux et plein d'empathie des infirmières et aide-soignantes qui ne parlaient pourtant pas le français... et un traitement médical tout à fait standard pour une pathologie pareille. C'est que mon patient en avait besoin: l'AVC l'avait secoué et il était encore choqué par l'épisode.
Puis il a été rapatrié dans un hôpital français;il n'a  pas bénéficié  tout à fait  du même service, des infirmières survoltées toujours en train de courir  et peu souriantes, et du Sodexho "préchié"  en guise de  repas.  Inutile de rajouter que le thé et les petits gâteaux se trouvaient sur une autre planête.

Mais il a eu droit malgré tout à un petit comprimé de déroxat pour supporter la situation et remplacer les gentilles infirmières souriantes , chose qu'il a arrêtée dés qu'il est rentré chez lui.

Y'a quand même un malaise en France, des chômeurs d'un côté, des gens surmenés de l'autre et le service public qui se barre en sucette.

samedi 15 juin 2013

pétition made in France

J'ai trouvé une initiative superdémente:

En ces temps de crise, nous pouvons agir pour limiter les effets dévastateurs d’une récession économique annoncée. Chaque citoyen a le pouvoir mais aussi le devoir d’incarner une certaine idée du patriotisme économique etsocial.

En achetant Made in France, j’agis pour préserver les emplois créés en France par les entreprises qui s’y impliquent.

À travers des gestes simples, je suis un consommateur/citoyen qui contribue à protéger ma situation comme celle de mes compatriotes.

Mon pouvoir d’achat, c’est notre pouvoir d’emploi ! 

Agissons pour maintenir nos emplois actionnons notre pouvoir d’emploi !

Signez et faites signer la pétition Made in France pour inverser la tendance :

RECUEILLONS 2,5 MILLIONS DE SIGNATURES
POUR NE PAS ÊTRE 2,5 MILLIONS DE CHÔMEURS DEMAIN.




Signez pour fabriquer français, pour manger français et acheter français et redonner enfin du boulot à vos proches!

Des nounours pour la douleur

Une de mes grand-mères était en cours de consolidation d'un ulcère lorsqu'elle s'est fracturé le fémur en tombant. A l'hôpital on a traité la fracture, un peu moins l'ulcère mais surtout on lui a mis une couche afin de de pas avoir à la lever. Comme elle était déjà un peu démente et pas toujours facile, elle s'est mis en pétard, ce qui lui a valu des gouttes de neuroleptiques. Et les ulcères n'ont pas guéris, de nouveaux sont apparus.

Lorsqu'elle est rentrée dans sa famille je lui ai évidemment enlevé par téléphone mais je n'avais pas apprécié sa dégradation psychique correctement: En arrivant elle avait l'air toujours avenant, mais dés que l'infirmière à mes côtés a touché à ses ulcères elle s'est mise à hurler " mais ça fait mal, vous êtes une méchante" et à ne pas vouloir se laisser faire ( elle est sous patchs de morphine). Prise d'une idée lumineuse j'ai demandé:
" Vous avez des bonbons?" Et la fille "oh j'ai oublié, je lui donne toujours des nounours quand on lui change ses pansements". Et elle est allé lui en apporter.
Quand elle les a vu, la grand-mère les a enfourné avec une franche détermination et l'infirmière a enfin pu faire ses pansements.

Quand j'étais à la maternité j'avais été surprise que l'on donne du sucre à mon nouveau né avant de lui faire un prélèvement. Mais ça se fait. Et pour ma grand-mère c'est une réussite. Et à 92 ans on se fiche du diabète!

mercredi 12 juin 2013

La mémoire d'un poisson rouge?

Il sort  scandale sur scandale dans le domaine de la médecine: le sang contaminé a été très médiatisé, le bismuth ( pour des problèmes digestifs) avant l'avait été aussi, et la thalidomine ( pour garder les grossesses , et l'agréal ( neuroleptique pour les bouffées de chaleur) , puis le médiator, etc. Tout est dans le lien ci-dessous. 

L'inquiétude que j'ai,  c'est qu'un scandale en chasse l'autre: qui pense encore à la polémique sur l'aspartame, à l'isoméride ( amphétamine pour maigrir),  au film sur Monsanto qui avait choqué plus d'un citoyen, les doutes sur les  OGM?
On finit tel la grenouille stupide et inconséquente que l'on met dans un bain que l'on chauffe doucement jusqu'à ce qu'il soit bouillant et ce qu'elle meurt,  à accepter tout. 
Alors évidemment on change, notre organisme change de façon à ingurgiter sans devenir malade cochonnerie sur cochonnerie  mais j'ai l'impression que les erreurs des anciens ne nous sont pas profitables, cf le bismuth qui  a l'AMM dans :

  • PYLERA, en association à l’oméprazole, a l’AMM dans l’éradication d’Helicobacter pylori (HP) et la prévention des récidives d’ulcères gastroduodénaux chez les patients ayant un ulcère actif ou un antécédent d’ulcère associé à HP.
  • L’efficacité de cette association est supérieure à celle du traitement de référence (amoxicilline/clarithromycine et oméprazole) administrée pendant 7 jours. Elle est peu influencée par la résistance d’HP à la clarithromycine et au métronidazole.
  • Son observance est inconnue, mais doit être surveillée, compte tenu de la lourdeur du traitement (3 gélules quatre fois par jour de PYLERA, plus deux prises par jour d’IPP, pendant 10 jours) et de ses effets indésirables gastro-intestinaux et neurologiques.
  • http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1323107/fr/pylera

Gardons la mémoire des faits précédents  et servons-nous en.


dimanche 9 juin 2013

furosémide contre imovane bis


 - Une enquête a été ouverte à Marseille après la mort suspecte samedi soir d'un nonagénaire qui avait pris un médicament mal conditionné, des lots de somnifère présentés comme diurétique, apprend-t-on dimanche de source policière.
L'homme âgé de 92 ans est mort à son domicile du VIIe arrondissement de Marseille dans lequel les policiers de la sûreté départementale ont retrouvé des boîtes entamées de médicaments des laboratoires Teva, dont les lots font l'objet d'une mesure de rappel depuis vendredi.
Deux lots de 95.000 boîtes de somnifères ont été emballés par erreur comme des diurétiques de marque Furosemide, qui étaient prescrits à la victime.
"A la suite d'un problème de conditionnement de boîtes de Furosémide Teva 40 mg, médicament diurétique, certains comprimés ont pu être remplacés par des comprimés d'un somnifère (zopiclone également appelé Imovane)", indiquait vendredi l'Agence de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM).
La vente de ces deux lots a été bloquée dès vendredi en collaboration avec le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens.
Une autopsie doit être pratiquée lundi sur la victime afin de déterminer si la prise des médicaments suspects est en cause.
"L'arrêt du traitement par Furosémide peut entraîner une augmentation des oedèmes ou leur récidive ou favoriser une poussée d'insuffisance cardiaque", prévenait vendredi l'ANSM, qui a mis en place un numéro vert (le 0800.51.34.11) et invite les acheteurs des médicaments incriminés à les rapporter à leur pharmacie.
François Revilla; 

Et c'est là que le médecin conseil de victimes peut intervenir... du moins pour les enfants et la veuve.

samedi 8 juin 2013

lasilix contre imovane

L'Agence du médicament (ANSM) a annoncé vendredi que deux lots d'un diurétique du laboratoire Teva faisaient l'objet d'une mesure de rappel à la suite d'une erreur de conditionnement. Les comprimés ont en effet été remplacés par ceux d'un somnifère produit par le même laboratoire.
L'alerte a été "donnée par un pharmacien dont une patiente avait constaté des effets de somnolence inhabituels", a expliqué le laboratoire Teva dans un communiqué. "L'enquête ouverte par le laboratoire a permis d'identifier que deux lots de médicaments seraient susceptibles d'être concernés", d'où la décision de les rappeler, poursuit le communiqué.

Mise en place d'un numéro vert

Des comprimés d'un hypnotique sédatif, le Zopiclone Teva 7,5 mg (également appelé Imovane), ont été placés par erreur dans des emballages du diurétique Furosémide Teva 40 mg générique, a précisé l'ANSM. Il s'agit des lots Y175 (date d'expiration : 08/2015) et Y176 (date d'expiration : 08/2015), avec 95 000 boites par lots, a précisé l'Agence du médicament dans un communiqué. Leur vente a été bloquée dès vendredi soir.
Les patients traités par du Furosémide Teva 40 mg (spécialité générique du Lasilix) "doivent cesser de prendre ce médicament dès maintenant" et "rapporter leurs boîtes dès le samedi 8 juin à leur pharmacien, qui leur remettra une nouvelle boîte de traitement", souligne le communiqué. Un numéro vert (0800 51 34 11), destiné aux personnes susceptibles de prendre ce diurétique, a été mis en place.
J'ai tapé le numéro vert: une bande sonore, j'ai tapé 1, puis 2 pour me faire entendre dire que le service est fermé jusqu'à mardi! 
courage ceux qui se sont fait avoir et ne prenez pas la route après votre lasilix génériqué en furosémide Téva... et portez plainte si vous avez eu un effet indésirable vraiment indésirable.

jeudi 6 juin 2013

Un certifalacon

Un patient que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam m'a demandé un certificat en tant que convoyeur de fond: 
" Je soussignée dr Vincent certifie que monsieur Gromuscle ne présente pas de contre-indication psychique  au port d'une arme à feu". Puis un peu plus tard il m'en a demandéun autre à  l'attention de son travail afin qu'on lui paie les heures qu'il a perdues à me consulter : " Je sous-signée dr Vincent certifie avoir bien demandé la somme de 23  euros à monsieur Grosmuscle". 

C'est la première fois en 6 ans de ce travail qu'on lui demande un  certificat de ce genre ! Comment puis-je juger de son état mental d'un coup d'oeil? C'est utiliser la médecine générale pour ouvrir le parapluie, mais mon certificat mérite le prix d'un certifalacon.  Et le deuxième aussi.

Heureusement je lui ai trouvé un peu d'hypertension, ce qui a permis de parler de vraie médecine.
Et je connais son épouse et toute sa belle-famille depuis 13 ans et j'ose espérer qu'ils n'accepteraient pas un psychopathe comme mari et comme gendre!

mercredi 5 juin 2013

Quelques fois je suis fatiguée; on fait tous des erreurs parfois, moi la première. Mais je n'ai pas réussi à expliquer cette fois à l'épouse d'un patient pourquoi ayant fait une demande de 100%  pour Parkinson et bronchopneumopathie chronique obstructive, celui-ci  s'est retrouvé à 100% pour Parkinson et diabète!
Encore des coups de fil à donner.

mardi 4 juin 2013

mariage pour tous et PMA

Je ne me suis jamais exprimée sur le mariage homosexuel estimant qu'il y a plus important à faire et écrire que cette question de société.
Mais une homosexuelle est venue ce jour et m'a dit " on peut faire faire ce qu'on veut au PACS, ça nous convient. On ne changera pas notre mode d'union.
- Et la PMA? J'ai une patiente qui est arrivée à avoir une adorable petite fille par insémination il y a quelques années et maintenant sa compagne est enceinte de la même façon.
- C'est interdit absolument maintenant: le gouvernement aurait écrit à tous les gynécologue que cette pratique était illégale, en conséquence ils ne devaient pas le faire ni suivre des femmes ayant été inséminées dans un autre pays". 

Je ne sais pas si c'est vrai, mais c'est hallucinant. On ne peut pas légiférer sur tous les actes de la vie, on court à la catastrophe.

Morosité

Hier toute la journée j'ai vu des petits jeunes sans ou avec peu de qualifications, sans boulot. Normal, je draine la jeunesse de la région.
Et trois d'entre deux m'ont avoué leur goût quotidien pour le H. 
J'ai raconté   à une des jeunes sans formation sans travail qu'un de mes patients bourré de fric souhaitait devenir un mécène, c'est à dire accompagner financièrement et stratégiquement  tout projet viable qu'on lui soumettrait. Et elle m'a demandé " vous me le présentez, c'est qui?". Non jeune demoiselle, on ne met pas la charrue avant les bœufs, on crée quelque chose qui se tient et ensuite on cherche le financement.
Difficile de rester joyeuse après une consultation pareille, mes jeunes restent souvent chez papa-maman à glandouiller et rêver à un hypothétique monde  où enfin ils serviraient  à quelque chose et où des grandes choses seraient accomplies pour le bonheur de tous. 

Mon compagnon si je lui raconte cette journée éminement " sociale" me rétorquerait que je ne pratique pas de la médecine, que je devrais me cantonner au soin. OK. Mais j'ai vérifié maintes  fois qu'un patient heureux dans son couple et/ou au travail ne me consulte pratiquement pas et un patient soucieux multiplie les consultations.  Et quand la situation s'arrange je ne le vois pratiquement plus, exit les lombalgie et les brûlures d'estomac.

Si j'ai un message  à faire passer aux jeunes: le travail il faut le créer car il ne vient plus à vous, il faut faire preuve d'imagination intense, je sais ce n'est pas facile.