lundi 28 novembre 2011

Vive le système du médecin traitant!

Lessivée ce soir!
Une patient m'appelle, apparemment fâchée contre son médecin qu'elle a choisi depuis trente ans;
" Faites-vous des visites à domicile?
- Non madame, peu. Mais je peux éventuellement vous voir exceptionnellement. Jeudi entre 12 et 15 cela vous irait?
- Non, je risque de ne pas être là.
- Mais enfin, vous avez eu l'air de me dire que vous ne pouviez pas vous déplacer et vous n'êtes pas là?
- C'est que quelqu'un m'accompagne. Je voudrais vous voir.
- Mais vous n'êtes pas bien avec votre docteur?
- Bof... Je vous ai reçue chez moi il y a deux ans et ça a bien passé.
- Je ne peux pas. Tentez de vous réconcilier avec votre médecin.
- C'est que je ne peux pas dormir!"
Argumentations, argumentation, pendant que ma patiente, une petite mouflette de 12 mois attendait, tous sourires. A bout, le cri du coeur pourrait-on dire:
" Mais votre médecin ne peut pas être aussi nul que ça! Maintenant j'ai une jeune personne en toute petite tenue dans mon cabinet, elle va avoir froid. Au revoir madame"

A mon avis la  patiente du confrère est tombée sur un des articles avançant l'hypothèse que   les benzodiazépines favoriseraient la maladie d'Alzheimer; elle prend du Témesta depuis trente ans et n'ose pas aborder le sujet franchement avec son médecin. Mais à 45 patients ce jour je n'ai pas lancé le sujet.

Ce que je voulais dire, c'est que la médecine de confort, c'est fini! Pas le temps.  On arrive dans l'ère où les patients vont devoir être acteurs de leur santé ou ils seront très mal barrés.


dimanche 27 novembre 2011

Une patiente " docteur, il me faut un peu de lexomil pour ma bronchite , puis du temesta pour ma gastro".
Lire: mucomyst et smecta. Pauvre patiente: je l'ai sevrée de ses benzodiazépines voilà des années et elle fait encore des impropriétés involontaires!

samedi 26 novembre 2011

Les causes des fausses couches


Les causes des fausses couches sont très nombreuses

•Des anomalies chromosomiques à l'origine de fausses couches précoces:plus de 80 %des fausses couches sont provoquées par une anomalie chromosomique
•Les fausses couches tardives survenant après deux mois et demi de grossesse sont souvent liées à une malformation utérine
•Des infections, comme la toxoplasmose ou la listériose par exemple.
•Une hypothyroïdie
•Un diabète gestationnel

•Le tabac
•L'alcool
•Le café: La consommation quotidienne de deux tasses de café pendant la grossesse aurait pour effet d'augmenter le risque de fausse couche, d'après une étude américaine publiée en Janvier 2008, dans la revue American Journal of Obstetrics and Gynecology,la consommation de deux tasses de café pendant la grossesse pourrait augmenter le risque de fausse couche au cours des cinq premiers mois de la grossesse.

L'amniocentèse présente un risque d'environ 0,5 à 1 %

Le sport intensif en début de grossesse : selon une étude anglo-saxonne, les femmes qui pratiquent plus de 7 heures de sport par semaine ont jusqu'à 3,5 % fois plus de risques de faire une fausse couche que celles qui ne font aucun exercice physique...

Liste non exhaustive
http://sante-medecine.commentcamarche.net/faq/190-les-causes-des-fausses-couches

Et je rajouterais les coups dans le ventre, et les aiguilles  à tricoter, quoique je n'en entends plus parler depuis le droit à l'avortement.

vendredi 25 novembre 2011

Une cause possible de fausse couche

Une de mes patientes a fait une fausse couche à quatre mois sans raison apparente. Elle est un peu tombée dans la déprime évidemment, le bébé était trop attendu.
Et   avec  la patiente  sur plusieurs consultation, nous avons passé en revue toutes les causes possibles de fausse couche:
- les coîts brutaux,
- les chocs psychiques ou physiques,
- les anomalies éventuelles,
- un décollement du placenta.
Aucune cause de parlait à l'une ou à l'autre et elle se culpabilisait d'autant plus que certains membres de sa famille avaient l'air de la rendre responsable.  Le risque de trisomie était faible.

Et hier elle m'a raconté sa dernière échographie:
" Je ne l'ai pas aimée docteur, le médecin appuyait comme une malade sur mon ventre, j'ai dû lui dire que cela me faisait mal et elle n'arrêtait pas de dire " il bouge trop votre bébé, c'est important, je ne pourrai jamais lui faire les mesures s'il n'arrête pas. Allez vous promener un peu qu'il se calme". J'ai retrouvé mon mari en lui disant que je ne sentais pas du tout cette échographie, qu'elle ne s'était pas du tout passée comme avec les autres enfants. Et j'ai fait la fausse couche quelques jours après".




lundi 21 novembre 2011

Certificat pour la buvette

Un quadragénaire:
" Docteur, il me faudrait un certificat d'aptitude à la  pétanque pour moi et mes deux filles. Voilà les imprimés"
Je n'ai jamais compris pourquoi il fallait ces foutus certificats, juste pour s'amuser entre potes ou en famille, mais bon. Et il enchaîne:
" Et pour ma copine que vous ne connaissez pas encore.
- Vous en avez une qui joue aux boules?
- Non, mais c'est pour qu'elle puisse tenir la buvette ( je débute un bon rire), mais ne vous en faites pas, on ne peut plus servir que de la bière!"

vendredi 18 novembre 2011

Je demande à une jeune fille: " à quel moment prenez vous la pilule du lendemain?
- Le lendemain docteur".

Petit rappel: le plus tôt possible, jusqu'à trois jours maxi après. Il vaut mieux l'appeler contraception d'urgence.

mardi 15 novembre 2011

Entraide

Une de mes patientes est arrivée sans prendre rendez-vous, absolument déchirée: " Docteur, j'ai besoin de vous voir".
Elle m'a raconté sa vie pitoyable et sa détresse. Elle m'offre un Paris-Brest qu'elle n'a pas pu manger " je meurs de faim mais je ne peux pas manger". Alors je en échange je sors de mon sac une Pompotte destinée au départ à MiniRambo, échange de bons procédés puis l'embrasse pour la remercier.  Au moment de partir elle reste sur le siège en répétant: " je suis forte, je vais être forte, je vais y aller.
- Voulez-vous vous faire hospitaliser?
- Pas question, je dois m'occuper de ma famille".
Dans la salle d'attente elle titube, je propose qu'elle s'assoie un moment, un patient courtois lui laisse la place près de la porte.
Je fais entrer la patiente suivante qui me fait la simple remarque à propos d'elle: " je pense qu'elle a des gros problèmes docteur".
Elle ressort ensuite, plus de patiente. Une autre en salle d'attente m'indique: " un patient l'a raccompagnée chez elle".
Celle-là finit par rentrer: " je ne connais pas ses problèmes, mais elle en tenait une bonne, elle a même vomi dans les toilettes.  Je suis désolée, je n'ai pas pensé à regarder après son passage".
Le patient qui l'avait raccompagnée m'a dit ensuite " elle était en phase montante, elle n'aurait jamais pu rentrer chez elle"

Et encore merci les patients pour votre coopération, d'autant plus qu'elle m'a mise en retard de trois quart d'heure dés le début de la consultation.

dimanche 13 novembre 2011

Varicelle : Polémique autour d'un étrange trafic aux Etats-Unis


Afin d'immuniser leurs enfants contre ce virus, aux Etats-Unis, des parents s'échangent des objets porteurs du germe pour échanger la varicelle. Une pratique inquiétante.

En France, il n'y a pas de campagne de vaccination contre la varicelle auprès des enfants SIPA. La plupart des parents sont contents quand leurs enfants échappent à la varicelle. Aux Etats-Unis, certains font l'inverse et sont l'objet d'une polémique depuis quelques mois, comme le révèle Lexpress. Outre-Atlantique, certains jeunes parents préfèrent immuniser naturellement leurs bambins en échangeant des objets porteurs de la maladie, évitant ainsi la vaccination.

Et comme si ces gestes n'étaient pas assez provoquant, ces échanges sont payant. Certains objets contenant des germes se monnaient ainsi jusqu'à 50 dollars, soit 37 euros. Mais, les objets contaminés ne sont pas la seule manière d' infecter un enfant, la rencontre avec un malade est privilégiée. Ce trafic utilise la Toile pour se mettre en place, notamment Facebook. Toujours selon l'hebdomadaire, le groupe le plus important « Find a pox party in your area » (trouvez une soirée varicelle près de chez vous) compte plus de 1.000 membres, et, fort heureusement, vient d'être fermé par les autorités.

Mais pourquoi cette pratique? Aux Etats-Unis, contrairement en France, une campagne de vaccination existe, mais le vaccin, disponible depuis 1995, est très controversé. Il provoquerait en effet, de fortes fièvres et des éruptions cutanées.

Les Américains ne s'arrêtent pas à la varicelle. Ils auraient déjà commencé d'autres « trafics » pour la rougeole, les oreillons ou la rubéole. La prudence est de mise et les autorités veillent.
http://www.francesoir.fr/actualite/sante/varicelle-polemique-autour-d-un-etrange-trafic-aux-etats-unis-156194.html?google_editors_picks=true

Cet article peut faire réflechir car je ne comprends pas le scandale, hormis le fait que cela soit payant. En effet j'ai laissé  jouer mon jeune Compote il y a des années avec deux varicelleux, et pile quatorze jours après: varicelle typique.
Cette façon de faire peut être payante si on fait coïncider la maladie avec la date des vacances!

Pour MiniRambo je l'ai laissé chez la nounou avec une petite varicelleuse que j'avais moi-même diagnostiquée! Mais avec de l'homépathie préventive la varicelle s'est limitée à cinq boutons disséminés et basta.

En conclusion je ne propose pas d'éviter ni de provoquer mais de tout faire afin de limiter l'impact de la maladie.

vendredi 11 novembre 2011

Une patiente va bien!

Une de mes patientes les plus déprimées est sortie de sa dépression!!! Le chemin a été difficile, les remises en question nombreuses durant longtemps... C'est la patiente qui devant le médecin de la Sécu refusait de prendre des antidépresseurs car " je ne veux pas être pire". Et lui avait répondu assez  brutalement  " Et vous croyez que vous êtes comment actuellement?"
Il se trouve qu'elle déposait  il y a deux semaines des papiers à Pôle Emploi  tout simplement lorsqu'un type s'est approché d'elle et l'a abordée en ces termes: " vous êtes pile la personne dont j'ai besoin. Etes-vous libre actuellement?" Bien sûr qu'elle l'était, elle l'était même un peu trop, étant de plus en arrêt de travail longue durée ( pour dépression).
Elle a fait sa période d'essai ( une semaine) et dans la foulée un CDI a été signé!

Maintenant même si elle rumine quelques  idées noires parfois le soir elle n'a plus le temps de s'y attarder: son travail l'accapare trop!
(et puis je vais être très terre à terre mais déjà pouvoir remplir son frigo correctement est thérapeutique)

jeudi 10 novembre 2011

Gachis pour la Sécu

Deux de mes patients ont absolument voulu maigrir dans une clinique diététique. Le mari seul en consultation  m'a raconté son séjour. Par charité je tairai le nom de l'endroit:
" Docteur, nous sommes restés enfermés trois semaines. On ne s'est échappés que deux fois en cachette pour des courses de première nécessité, mais c'était terrible. Il  y avait en tout et pour tout une cour de 400 mètres carré, on avait presque la vue sur la prison du coin ( où il y avait plus d'espace!). Le matin on avait droit à un petit bout de pain, à midi et le soir on mourrait presque de faim. Il y avait une machine à café payante dans l'entrée. Rien à faire. Si, on a vu un psychologue qui nous a été fort utiles pour des problèmes liés à nos travails respectifs. Mon épouse a maigri de 800 g, moi de deux kilos.
- Et vous avez vu le médecin?
- Oui, il nous a refilé des tas de cachets, on n'en pouvait plus."
Je demande à voir les ordonnances et je trouve du xanax chez le mari. Je m'en étonne:
" C'était pour dormir car on nous réveillait à cinq heures pour la prise des cachets, à six heures pour la prise de tension et des autres réveils par çi par là, j'en ai pris quatre fois". ( j'ai aussi vu un anticholestérolémiant, pour un cholestérol tout à fait normal: je l'ai barré d'autorité)
Et je lit du stilnox, du stresam et un antidépresseur chez l'épouse:
" Mon épouse avait montré une vieille ordonnance d'avant vous connaitre, il a recopié et augmenté les doses. Je lui ai interdit de prendre tout ça";

Que de fatigue et de stress pour deux kilo huit cents à deux perdus... de de gachis pour la Sécu!

mercredi 9 novembre 2011

Afflux de nouveaux patients

Ma remplaçante était un peu surprise du nombre de patients voulant changer de médecin.
" Docteur, vous avez des feuilles de déclaration de choix de médecin traitant? Je peux vous en apporter si vous voulez.
- Non, je veux que les patients fassent l'effort d'aller les chercher ou de les télécharger, sinon c'est trop facile.
- Justement ça serait plus simple. Et puis-je les signer à votre place?
- Pas question, il faut que je leur donne mon point de vue personnel concernant la médecine générale; si cela peut en dégouter quelques uns.
- OK, j'ai compris, je vous propose de leur dire que vous ne prenez pas de nouveaux patients.
- Exactement".

L'explication: dans les alentours cinq médecins préparent leur retraite en limitant le nombre de leurs patients. Mais je n'ai que deux bras, une famille à m'occuper et des copains et la vie quoi!

lundi 7 novembre 2011

Une de mes patientes souffre de diarrhée épouvantable depuis deux mois. Au fil des consultations j'ai appris que son compagnon souffrait des mêmes troubles. La panoplie de tous les antidiarrhéiques et antibiotiques intestinaux y est passée.
Je l'ai examiné aussi, ai fait toute une batterie d'examens sanguins, ai même demandé une sérologie des chlamydias et un test HIV ( ce qui l'a choqué, il s'en est ouvert à sa compagne).  Le bilan est revenu négatif.

La jeune femme est partie pendant deux semaines, cause travail. Durant ce temps elle a finit par guérir, mais de retour dans le lit conjugal tout a recommencé.  Bilan coprologique   du mari: infection à candidas ( champignons)

Toute cette histoire n'aurait eu aucun intérêt si un de mes confrères, visiblement macho n'y avait pas mis son grain de sel " ça ne peut être que votre épouse monsieur, c'est une maladie féminine".

Que n'avait-il pas dit: son intervention, j'en suis sûre a alimenté quelques scènes de ménage!
( moi j'étais sûre que cela venait du mari).

dimanche 6 novembre 2011

Cette assemblée générale de l'AAAVAM ( en dehors de mon intervention LOL)  était passionnante: toutes les victimes des accidents des médicaments savent maintenant quoi faire pour porter plainte et surtout pour que leur plainte ai une chance d'aboutir. Pour ceux et celles que ça intéresse, vous pouvez toujours les contacter.

samedi 5 novembre 2011

Assemblée générale de l'AAAVAM

Je  n'ai pas été très bavarde ces temps-ci, et ce n'est surtout pas hier que j'aurais pu écrire: le dernier train partant de la gare du Nord était à minuit, il est survenu une panne et une navette nous a transportés à bon port à 4 heures! Ca mérite une plainte. Mais voilà la raison pour laquelle je me trouvais à Paris: pour l'assemblée générale de l'AAAVAM ( association des victimes des accidents des médicaments) où j'ai tenu ce discours:

Bonjour,

Je me trouve aujourd’hui devant vous pour vous parler de la situation de la santé en France vue par un généraliste. . J’ai un cabinet individuel dans l’Oise depuis onze ans et suis particulièrement consciente du premier point du serment d’Hippocrate « d’abord ne pas nuire ».


Je rencontre en effet régulièrement des patients souffrant d’effets secondaires dus à leur traitement dans ma clientèle, et cela concerne non seulement les benzodiazépines et les antidépresseurs, mais aussi des médicaments aussi « anodins » pourrait-on dire que l’aspirine, l’advil ou l’actifed, ou même la pilule contraceptive.


Je suis toujours un peu atterrée devant un patient inconnu qui se présente en face de moi en me disant « docteur, je viens pour mon renouvellement de somnifère (stilnox) ou de temesta ». Pour lui c’est tout naturel de prendre son petit comprimé quotidiennement, comme de se laver les dents. Il ne se pose plus des questions basiques (si tant est qu’il se les soit posées un jour) du genre « ce traitement est-il vraiment utile ? Devrais-je arrêter de conduire le temps de celui-ci?, quand puis-je l’arrêter et de quelle façon? Cela ne va-t-il pas déclencher des mauvais effets chez moi ? »

Je n’arrête pas d’éduquer les patients à devenir responsables quant à leur santé, et à connaitre bien les traitements qu’ils doivent éventuellement prendre, à choisir le spécialiste qui sera le plus susceptible de les aider sans trop nuire; et je pense que j’y suis arrivée dans ma clientèle.

C’est pour cette raison que je serais favorable à une éducation à la santé dans les lycées, où l’on apprendrait entre autres choses que

- Un médicament n’est pas anodin, ce n’est pas un bonbon et l’on n’a pas par exemple à prendre le Lexomil de la pharmacie familiale pour se le partager avec ses copains ;

- Qu’un médicament peut avoir des effets secondaires bénins ou dangereux selon le produit ou la personne, et que cela n’arrive pas forcément qu’aux autres ;

- Qu’il faut lire les notices avant de prendre tout médicament et prendre conseil auprès d’un médecin ou de la pharmacie en cas de moindre doute

- Qu’il ne faut pas forcément faire confiance au médecin qui assure « ne lisez pas la notice, vous allez vous faire peur pour rien, la proportion d’effets indésirables est minime ». (je rappelle que, nombre d’effets indésirables n’étant pas déclarés à la pharmacovigilance, le nombre d’incidents réels n’est pas connu, au plus suspecté) ;

- Qu’Il faut lire les pictogrammes concernant la conduite automobile et qu’il faut se méfier des rouges en particulier ;

- Qu’il vaut mieux et de loin commencer par une solution non médicamenteuse, surtout en cas de stress, d’autant plus que les mutuelles remboursent de plus en plus les médecines douces ;.

- Que s’ils souffrent d’une maladie particulière il faut qu’ils s’informent afin de l’appréhender pour le mieux et pas qu’ils disent à leur médecin traitant : « docteur, je vous fais toute confiance ». Il faut sortir du schéma « le médecin est celui qui sait, je prends tout ce qu’il me donne sans réfléchir ».

- Qu’ils se servent aussi de l’outil internet pour leurs recherches par rapport à leur pathologie, mais en demandant au médecin de replacer les éléments qu’ils y ont trouvés par ordre d’importance, et de distinguer le vrai du faux (car on y trouve de tout et n’importe quoi surtout dans les forums !)

- Qu’une consultation chez un médecin n’aboutit pas forcément à la rédaction d’une ordonnance (Les Français consomment, par personne, 6 fois plus de médicaments que les néelandais)

Je suis convaincue que l’on peut diviser par deux la facture des médicaments et les effets secondaires imputables à ceux-ci

Par exemple, quand un patient souffre de lombalgie, je lui propose de la kiné ou de l’ostéopathie afin qu’il raccourcisse au maximum la durée de son traitement antalgique et antiinflammatoire, je tente aussi un arrêt de travail le plus court possible car statistiquement c’est quand on s’arrête peu longtemps que l’on guérit le plus vite possible.

L’écoute aussi est très importante : Quand un patient ressort du cabinet avec la sensation d’avoir été compris, il ne ressent pas la frustration de ressortir au bout de cinq minutes avec une ordonnance d’antidépresseurs et de benzodiazépines, la tournant en tous sens et pensant ; « je me sens mal dans mon couple, mon travail etc. . Et tout pourrait se résoudre miraculeusement avec la prise d’un petit médicament ? » Voilà la médicalisation des émotions.

Un point à noter aussi : une consultation de généraliste est à euros, que cela soit pour une angine ou une dépression ; que l’on passe cinq minutes ou cinquante auprès d’un patient, cela sera toujours le même tarif, cela peut pousser certains à l’abattage.

Par ailleurs, dans les campagnes les généralistes se font rares, ils sont complètement surmenés, usés et cela peut influer sur la qualité d’écoute. La moyenne d’âge de mon canton est environ de 56 ans et personne ne semble prêt à s’installer.

Et jusqu’à il y a peu les visiteurs médicaux apportaient parfois la seule formation continue au médecin installé et surchargé de travail (ex : prescrivez du médiator à vos patients docteur, vous ne le regretterez pas. Mais non docteur, ce n’est pas une amphétamine). A présent les labos économisant sur leurs salariés nous sommes beaucoup moins sollicités.

Je pense qu’il faudrait une réforme de la médecine générale en profondeur ; et que les médecins réapprennent à soigner sans forcément prescrire des médicaments. Concernant les psychotropes je ne parle pas forcément des prescriptions de psychiatres car 80% des psychotropes sont prescrit par des généralistes.

Un autre point que je voudrais soulever est l’ignorance dans laquelle sont tenus les médecins : par exemple lorsque le médiator a été interdit, à l’instar de tant d’autres, ou les médecins lisent les médias, auquel cas ils en savent autant que les patients, ou au pire ils sont tenus au courant par les patients eux-mêmes ! C’est dire le peu de cas que l’on fait des médecins.

Tout ceci contribue à la situation dans laquelle on se trouve actuellement, avec des médecins démotivés et des patients désabusés et confus.

Je pense qu’à terme notre système de santé n’est pas viable, sauf si l’on se libère de l’emprise, de l’argent des laboratoires pharmaceutiques. Il faudrait que l’on intègre les médecins parallèles dans la panoplie de soins proposée aux patients, de façon à pouvoir être le plus efficace en nuisant le moins possible

Un type m'a demandé après: " mais en tenant des propos comme ça, vous n'avez pas de problèmes avec le conseil de l'ordre?"
Pas du tout!