mercredi 31 juillet 2013

Diane, le retour

Autrefois (en 92 déjà) j'ai fait mon premier stage d'internat en moyen séjour, des personnes pour la plupart âgées qui se remettaient de problèmes cardiaques ou autres, en attendant de retourner  à leur domicile ou en maison de retraite.
Or j'avais déjà une dent contre les benzodiazépines, dont temesta, xanax, lysanxia, stilnox, imovane etc. Je disposais de deux mois pour réaliser le sevrage et je ne me génais pas. Les dépenses médicamenteuses ont tout simplement baissé de 1/3 en six mois. Le chef de service me faisait confiance et pointait le bout de son nez une fois par semaine pour s'assurer que tout roulait.  Tous les patients par contre dormaient avec du magnésium donné avec force conviction par les soignants:  "ça marche aussi bien que votre cachet!"
Mais un jour une vieille dame s'est plainte pendant la visite du grand patron, qui est venu me voir ensuite avec son air débonnaire habituel: " Donnez-lui son témesta, elle le demande s'il vous plait". Alors je me suis pliée aux souhaits du grand chef. 

Pourquoi je fais une telle parenthèse?
Diane 35!!!

La France n'en a pas voulu, Bruxelles lui impose, donc la France est à la botte de Bruxelles, CQFD.



Six mois après l'éclatement du scandale lié à Diane 35, un traitement antiacné prescrit à tort comme pilule, la Commission européenne a imposé à la France, mardi 30 juillet, de remettre ce traitement sur le marché.

Tenant compte des inquiétudes françaises, la Commission a toutefois décidé derestreindre les prescriptions de ce médicament et d'imposer une meilleure information sur ses contre-indications, pour minimiser le risque "connu de thrombo-embolie" (formation de caillots sanguins pouvant boucher un vaisseau irriguant les poumons).

DES PRÉCAUTIONS SUPPLÉMENTAIRES
La décision française de retrait, prise en janvier et entrée en vigueur le 21 mai,avait été désavouée en mai par l'organisme regroupant les agences nationales du médicament des différents Etats membres, le CMDH. Ce dernier s'était toutefois lui aussi prononcé pour des précautions supplémentaires dans l'usage du médicament, resté disponible dans tous les pays européens. Il revenait à la Commission de trancher en dernière instance, une décision que le groupe Bayerdoit désormais examiner avant une reprise de la commercialisation.
Sur la base des conclusions du Comité pour l'évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC), la Commission juge que "le rapport bénéfice/risque du médicament est favorable", mais avec une série de réserves. Pour le traitement de l'acné, la Diane 35 ne doit ainsi être utilisée qu'"après échec d'un traitement topique ou de traitements antibiotiques systémiques".

CONTRE-INDICATIONS
Ce médicament "doit être contre-indiqué chez les patientes ayant des antécédents de ou une prédisposition héréditaire à la thrombose veineuse" et son utilisation"concomitante avec un autre contraceptif hormonal est contre-indiquée". Il doit, en outre, être proscrit pour le traitement de l'alopécie (chute de cheveux).
La Commission a aussi demandé une révision des notices d'utilisation pour les consommateurs et professionnels de la santé. Les titulaires des autorisations de mise sur le marché devront pour leur part "soumettre un plan complet de gestion des risques dans les trois mois".

On aura l'air de quoi nous, devant les patientes?
Il ne me reste plus qu'à dire le mot de la fin: MERDE!

samedi 27 juillet 2013

Prozac versus tomate, à quand l'essai?

On savait déjà que la tomate offrait de nombreux bénéfices pour la santé : anti-cholestérol, anti-inflammatoire, anti-AVC (accident vasculaire cérébral)  mais des scientifiques asiatiques révèlent une nouvelle vertu.

La tomate est capable de lutter contre la dépression selon des chercheurs japonais et chinois. Grâce au lycopène, l'anti antioxydant naturel qui lui donne la couleur rouge. 

Les chercheurs ont mené une longue enquête sur les habitudes alimentaires d'un millier de personnes âgées au Japon. Ils ont conclu que la consommation de tomates 2 à 6 fois par semaine permet de réduire de 46% les  symptômes de la dépression. La consommation d'aucun autre légume n'arrive au même score.

L'étude sera publiée dans le numéro de janvier 2013 du "Journal of Affective Disorders".

Pour l'éducation des filles au Pakistan




J'adore cette initiative!!!

vendredi 26 juillet 2013

enceinte sous anti-inflammatoires?

Je ne l'avais jamais écrit car c'était un peu délicat, à présent tout va bien, la gamine est rayonnante.

Un jour je vais chez une patiente: elle vient de prendre une pilule abortive deux jours avant et attend "d'évacuer les machins" ( désolée, ce n'est pas très gracieux ni respectueux envers la vie); elle souffre de lombalgies intenses. Je lui prescris donc des anti-inflammatoires et du Diantalvic ( dextropropoxyfène, à présent interdit à la vente). 

Deux semaines  après elle me rappelle " Docteur, j'ai décidé de garder l'enfant, la pilule n'a pas fait effet, je n'ai pas eu le coeur de recommencer".

Je fais quoi moi, avec mes doutes et mes scrupules sur le fait de donner des antiinflammatoires et antalgiques forts à une femme enceinte?
La patiente heureusement a accouché d'une adorable petite fille, avec ses deux bras, ses deux jambes 
(... désolée, je me suis un peu égarée, on ne parle pas de la Thalidomine, une cochonnerie de médicament d'autrefois supposer aider les grossesses et qui a provoqué une génération de patients aux petits bras et autres monstruosités) et un coeur standart. 

Et comme ça fait huit ans, le danger est passé. Cela m'apprendra à prescrire sans m'être assurée que la patiente n'était pas enceinte!

Ainsi, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) rappelle qu'il est contre-indiqué de prendre des anti-inflammatoires non stéroïdiens à partir du 6e mois de grossesse, même de manière ponctuelle. Cela concerne notamment l'aspirine, l'ibuprofène et les anticox2, ainsi que tous les médicaments dits "anti-inflammatoires non stéroïdiens" (AINS). Ceux-ci sont couramment utilisés pour traiter une fièvre, des douleurs dentaires, soulager des maux de tête, un mal de dos… et pour de nombreux autres problèmes de santé. Et la plupart sont en vente libre. (doctissimo)

J'espère que mes lectrices ne suivront pas les  conseils ci-dessus: Selon le magazine Prescrire ils sont vivement contre indiqués à partir du premier mois.

jeudi 25 juillet 2013

Que faire en cas de fortes chaleurs?

j'espère que mes patients âgés ou plus jeunes supportent bien la chaleur. J'ai plusieurs conseils personnalisés à leur donner, ainsi qu'à mes lecteurs: 
-Boire, s'aérer, éviter de  se mettre au soleil devant le barbecue en plein cagnard bien évidemment, 
- manger plus salé: les vaches ont parfois à disposition  des gros bloc de sel pour retenir l'eau, et  ce qui est bon pour les vaches...
- des fruits secs, abricots, dattes pour compenser la perte de potassium, ainsi que l'on procède dans les pays du Maghreb. 
- Et si on a un coup de chaleur, boire des bouillons-cube. 
- J'oubliais: diminuer de soi-même les diurétiques genre Lasilix ou Fludex si on ruisselle de sueur ( demander conseil au pharmacien si on ne peut pas joindre de médecin).
- et demander une prise de sang pour un dosage de sodium et de potassium si on se sent trop ramollo.

Allez, si la chaleur se prolonge et que la planète se réchauffe  on sera bien obligé de s'adapter, et on n'en fera plus  un plat.

lundi 22 juillet 2013

Tareg et Nisis, scandale

Big Pharma n'avait pas besoin de cela... Un nouveau scandale éclabousse l'industrie pharmaceutique et si, à la différence du scandale du Mediator, cette affaire n'a heureusement pas fait de victime, elle éclaire d'une lumière crue les relations parfois ambiguës qui existent entre les géants du secteur et les scientifiques. Tout tourne autour d'une des molécules les plus utilisées dans le traitement contre l'hypertension artérielle, le valsartan. Ce médicament est commercialisé par Novartis sous le nom de Tareg en France et de Diovan pour des pays comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou le Japon. Il est considéré comme un "blockbuster" pharmaceutique, c'est-à-dire un médicament vedette : en 2010, le Diovan a ainsi constitué la meilleure vente de Novartis, avec un chiffre d'affaires mondial de plus de 6 milliards de dollars !

Si l'année 2010 a été l'année de tous les records commerciaux pour cette molécule, c'est en partie grâce aux résultats d'une étude japonaise publiée quelques mois plus tôt, le 31 août 2009, par le European Heart Journal. Pendant plus de trois ans, les auteurs de ce travail coordonné par le cardiologue Hiroaki Matsubara, alors professeur à l'Université préfectorale de médecine de Kyoto (KPUM, selon son acronyme anglais), ont suivi quelque trois mille personnes souffrant d'hypertension artérielle et présentant de forts risques de maladies cardiovasculaires. Certains patients prenait du valsartan tandis que les autres avaient un traitement d'un genre différent. Résultat : en plus de son effet antihypertenseur, la molécule de Novartis réduisait de manière si significative les risques d'angine de poitrine et d'accident vasculaire cérébral que les chercheurs décidèrent d'interrompre prématurément l'étude. Ils jugeaient en effet non-éthique de ne pas donner du valsartan à tout le monde étant donné les bénéfices qu'apportait sa prise dans le domaine cardiaque. Evidemment, le géant suisse de la pharmacie ne se priva pas de mettre ce résultat spectaculaire en avant pour la promotion du médicament.
Mais la "success story" prend ensuite un curieux tournant. En 2011, des blogueurs signalent des anomalies dans plusieurs articles d'Hiroaki Matsubara. Les revues ayant publié les travaux du cardiologue nippon commencent à les examiner d'un peu plus près. Début 2013, deux de ses études traitant des effets du valsartan sont retirées par le Circulation JournalEt, quelques jours plus tard, le 1er février, le coup de tonnerre arrive : l'étude du European Heart Journal est à son tour retirée. Cela signifie, concrètement, que ses résultats sont considérés comme nuls et non avenus. Comme c'est souvent le cas en la matière, la notice de rétractation est extrêmement laconique : elle fait juste état de "problèmes cruciaux" dans certaines des données. Quels problèmes exactement ? Alors qu'Hiroaki Matsubara démissionne de son poste à la KPUM, cette dernière lance une enquête dont les conclusions ont été rendues publiques par Toshikazu Yoshikawa, le président de l'université, le 11 juillet.
Ces conclusions sont accablantes, pas tant pour Hiroaki Matsubara, dont le degré de responsabilité n'est pas établi, que pour la recherche biomédicale tout court. C'est un cas d'école de la manière dont la science peut être manipulée sous l'influence d'un lobby industriel. L'enquête a en effet révélé que des données sur les participants avaient été falsifiées pour faire apparaître les fameux "bénéfices" concernant les angines de poitrine et les AVC. L'université a épluché les dossiers médicaux de 223 patients de l'étude de Kyoto et s'est aperçue que pour 34 d'entre eux, on avait pris en compte de fausses informations : pour les personnes du groupe recevant du valsartan, on avait minoré les problèmes cardiaques subséquents et, pour les patients du groupe témoin, on avait exagéré lesdits problèmes. C'est de cette manipulation que sont nés les fameux effets positifs de la molécule. La commission d'enquête a refait les calculs : si l'on ne tient pas compte de ces 34 dossiers, ces bénéfices disparaissent (ce qui ne remet en revanche absolument pas en cause l'efficacité du médicament comme antihypertenseur).

L'affaire est déjà grave en elle-même mais il y a pire encore. Bien que les enquêteurs n'aient pas pu déterminer qui avait falsifié les données, ils ont découvert qu'une des personnes impliquées dans leur gestion était employée par... Novartis, ce qu'a reconnu la firme suisse dans un communiqué publié le lendemain de la conférence de presse. Ce conflit d'intérêt manifeste n'était évidemment pas signalé dans l'étude. De plus, selon l'agence de presse Kyodo News, l'employé de Novartis en question a participé à des essais sur le valsartan conduits par d'autres universités japonaises, lesquelles vont devoir en vérifier les résultats à la loupe. Dernière information et pas la moindre, dans l'article (payant) qu'elle vient de consacrer à ce scandale, la revue Science souligne que le laboratoire d'Hiroaki Matsubara a reçu, pour ses recherches, environ 1,4 million de dollars de la part de – devinez qui ? – Novartis, encore et toujours.

Ces liaisons dangereuses entre scientifiques et industriels ne sont pas pour renforcer la confiance du public dans les résultats de la recherche appliquée. Pour la petite histoire, le 11 juillet, Toshikazu Yoshikawa, le président de la KPUM, a, avec deux de ses collègues, présenté des excuses publiques au nom de l'université. A la japonaise, c'est-à-dire en s'inclinant beaucoup. Alors qu'il n'a aucun lien direct avec cette affaire, il a annoncé que, endossant la responsabilité du scandale, il allait rendre son salaire. Sans préciser combien de mois.
Pierre Barthélémy

Je tente parfois de ne pas écrire ou recopier des tartines de peur que mes lecteurs se lassent, mais l'affaire est suffisamment grave. Je prescris de plus Nisis et Tareg à tour de bras tellement j'ai confiance et il y a très peu d'effet secondaire immédiat et visible. 
je sens là un peu de découragement à penser à devoir changer tous les traitements. 

dimanche 21 juillet 2013

Méthylphénidate : les généralistes un peu trop réactifs


Méthylphénidate : les généralistes un peu trop réactifs  news actualité

Dans un rapport d’états des lieux d’utilisation du méthylphénidate indiqué dans la prise en charge du trouble déficit de l’attention / hyperactivité (TDAH) chez l’enfant de 6 ans et plus, l’ANSM observe que les restrictions de prescription se sont pas toujours respectées.
Ainsi 10% des médecins généralistes prescrivent ce traitement alors qu’il est réservé aux spécialistes en neurologie, psychiatrie ou pédiatrie.

Les données collectées et présentées dans le rapport montrent que les mesures renforcées de surveillance pharmacovigilance mises en place depuis 2006 « ont permis de limiter les dérives d’utilisation et de confirmer la balance bénéfice/risque positive du méthylphénidate lorsqu’il est utilisé sur la base d’un diagnostic bien établi et dans le respect des conditions d’utilisation définies par les Autorisations de Mise sur le Marché (AMM) ».

Restée presque confidentielle jusqu’en 2004, l’utilisation du méthylphénidate en France est depuis en constante croissance. Toutefois le nombre de patients traités en 2012 est faible comparé au nombre d’enfants qui seraient atteints d’un TDAH en France reconnaît l’Agence du médicament.

L'agence précise d'ailleurs que son indication intervient lorsque les mesures correctives psychologiques, éducatives, sociales et familiales seules s'avèrent insuffisantes.

L’utilisation du méthylphénidate peut engendrer des effets indésirables, notamment en cas d’utilisation au long cours. Une surveillance doit être apportée, en particulier en raison des risques d’effets indésirables neuropsychiatriques, cardiovasculaires et cérébro-vasculaires.
Chez l’enfant, il existe un risque potentiel de retard de croissance staturo-pondéral. Les risques de mésusage et de dépendance nécessitent également une surveillance particulière.

C’est pourquoi une brochure d’information à destination des patients et de leur entourage a été conçue en lien avec les laboratoires et l’association de patients HyperSupers - TDAH France.
Intitulée « Vous et le traitement du trouble déficit de l’attention / hyperactivité par méthylphénidate », elle a pour but de rappeler les risques liés à l’utilisation du méthylphénidate, les modalités de surveillance du traitement ainsi que les règles de bonne utilisation.
http://www.pratis.com/modules/news/news_TV.php?newsid=2362

samedi 20 juillet 2013

Une épitaphe

Un quinquagénaire routier en grande forme est venu se faire vacciner ( maintenant c'est tous les 20 ans à l'âge adulte pour la diphtérie, la polio, le tétanos). En tant que routier il était souvent absent ou en retard chez lui. Il m'a proposé une épitaphe pour bien plus tard, quand il aura profité correctement de sa retraite:
" Le voici  enfin à l'heure quelque part, pour la première fois". N'est-ce pas mignon?

Benzo sur ordonnances sécurisées?

Après le retrait de Myolastan

Benzodiazépines : des ordonnances sécurisées dès la rentrée

Interrogés sur les circonstances précises du retrait récent deMyolastan (tétrazépam), les représentants de l’Ansm, les DrsFlorent Perin-Dureau et Sylvain Gheo distinguent le cas dutétrazépam de celui des autres benzodiazépines, pourtant non exemptes d’effets secondaires. Ils annoncent un plan d’action dès l’automne destiné à limiter l’usage de ces molécules. Très vraisemblablement, comme le suggérait le rapport de l’Afssaps* en 2012, toutes les benzodiazépines devront être prescrites sur ordonnance sécurisée. Une mesure efficace déjà appliquée auclonazépam (Rivotrilen2 011.
Quelle bonne nouvelle! Certains  patients se rendront enfin compte qu'un temesta n'est pas un petit bonbon, ni un doudou qu'on garde dans son sac pour conjurer le mauvais sort. Et pour ceux qui vantent encore les vertus des benzodiazépines malgré tout leur cortège d'effets secondaires, je rappelle: si on ne les commence pas, on ne les démarre pas.

PS: je ne suis pas inscrite au Quotidien du Médecin donc n'ai pas pu voir l'article en entier.

vendredi 19 juillet 2013

Création de malade

J''ai reçu un charmant quadragénaire, beau, sportif, sympathique, intelligent, en gros toutes les fées se sont penchées sur son berceau ( et il a aussi une charmante épouse). Mais il y a quelques semaines, il a senti suite à du stress des palpitations et une tension dans la nuque. Il a alors consulté un confrère âgé plusieurs fois qui l'a passé aux bêtabloquants ( antihypertenseur, calme le cœur et antistress: mes condisciples en prenaient avant les examens). 
Et il a demandé au médecin: "pensez-vous que j'en ai pour longtemps avec ce traitement", et l'autre a répondu: " quand on prend ce traitement on le prend à vie, il faut augmenter régulièrement les doses, et surtout se ménager. C'est fini le sport intensif".
Le voilà qui se retrouvait dans la peau d'un petit vieux débile, en train de ruminer sérieusement, et se dire qu'il ne pourrait plus s'occuper de son épouse ni de ses gosses comme un père normal.

Il a consulté alors un jeune cardiologue deux fois qui l'a ausculté et qui a conclu: " vous n'avez rien, juste un peu de stress. Arrêtez tout". 

Et il s'est retrouvé devant moi complètement paniqué: " on m'a conseillé d'arrêter le bétabloquant, pourtant quand je lis la notice il est écrit qu'on ne peut pas l'arrêter brutalement sous peine de mort subite".  Il m'a raconté son histoire.
La moutarde m'est monté au nez directement et j'ai dit " le premier médecin est un vieux chnock qui vous soigne comme si c'était lui-même! Pendant qu'on y est je peux vous prescrire une pelle pour creuser".

Il se trouve qu'il avait une douleur costale au niveau du coeur, et ce n'est pas facile à différencier parfois avec des douleurs cardiaques. 

Et comme j'étais en grande forme ce jour, j'ai créé  une épitaphe à écrire sur  sa pierre tombale pour un patient absolument épicurien et démarrant un diabète, une hypertension: " Ci gît un pote qui a vécu pleinement sa vie pour le plus grand plaisir de ses copains", j'en ai trouvé une monsieur Héraclès!



Le patient d'un drôle d'air m'a dit " Le plus tard possible docteur", à quoi j'ai répondu: " au moins ça sera fait!"   C'est bien de préparer son décès. 

jeudi 18 juillet 2013

Dites-moi que je ne parle pas dans le vide SVP!

En maison de retraite j'ai examiné un patient qui était tombé. En regardant l'ordonnance j'ai vu: Imovane, un somnifère couramment prescrit. Seulement, chez quelqu'un qui a déjà une démarche difficile, est-ce bien judicieux? Cela provoque des chutes, surtout nocturnes, les patients endormis voulant quand même aller faire pipi. 

Une de mes octogénaires  est venue ce matin accompagnée de sa fille: elle a dû prendre le train toute seule et a dû changer sa valise de place pendant le trajet. Manque de bol, celle-là  était vraiment très lourde et maintenant la vieille dame souffre d'une lombalgie tenace. Et je lis sur l'ordonnance du médecin de vacances: Stilnox et Imovane. 13 ans que je lui répète de ne plus en prendre. Et comme elle tient  à me garder comme médecin traitant, elle se fournit où elle peut: les copines, les médecins de passage, les remplaçants du docteur Cravate, elle n'y regarde pas pourvu qu'elle ait sa dose. Je le dis à sa fille qui répond " Tu te souviens maman, ton Imovane t'a valu deux mois dans le plâtre! Tu avais voulu te lever en pleine nuit et tu es tombée". 

J'ai l'impression que je parle dans le vide. Dites-moi, je parle vraiment dans le vide? Quand je dis que les somnifères peuvent induire des chutes, est-ce vraiment incongru de le souligner? Ou certains internautes, grâce à mes mises en garde les ont réduits ou ne les ont pas commencés? 

mardi 16 juillet 2013

Le généraliste en bout de chaine

Une patiente, femme de ménage de son état  est revenue de chez le chirurgien où je l'avais envoyée pour éventuellement se faire opérer du rachis lombaire ( le disque flirte dangereusement avec la moelle épinière, lui provoquant des sensations peu agréables dans la jambe).
Elle démarre: " Il m'a dit que j'étais foutue, il ne veut pas m'opérer mon dos. Il m'a redit plusieurs fois combien j'étais foutue! Que je n'avais qu'à voir mon généraliste pour prendre des cachets et faire de la kiné. Mon dos c'est comme des amortisseurs usés, on les change sur une voiture, mais pas sur un humain". 
Et le mari acquiesce. 

Je me suis mise en pétard contre ce spécialiste qui démonte le moral de mes patients. Et j'ai programmé des séances de kiné intensive en téléphonant au kiné pour lui expliquer mes desiderata, c'est à dire muscler au maximum la ceinture abdomino-lombaire. 

Un peu plus tard un charmant monsieur revient avec le moral dans les chaussettes: 
" Vous m'avez envoyé chez un neurologue parce que je tremble. J'ai parlé de quelques cas de  Parkinson dans ma famille, et il m'a mis direct sous antiparkinsonien. J'avoue que j'ai eu peur des effets secondaires car je pilote. Et quand j'en ai parlé au neurologue il m'a répondu : " vous oubliez les avions et vous prenez vos cachets à vie". Il a juste oublier de me demander depuis quand je tremble,  ça m'arrive depuis le CM2, j'ai toujours eu une écriture épouvantable, surtout quand je stresse."   

Un bétabloquant ( Avlocardyl indiqué pour les tremblements essentiels) devrait suffire pour lui, et il pourra encore voler à sa guise. 

Messieurs les spécialistes, arrêtez de bousiller le moral de mes patients SVP!   Car en dernier recours le généraliste devient tout-puissant quand le spécialiste a estimé qu'il n'y a plus rien à faire d'autre. 

dimanche 14 juillet 2013

Mauvais pressentiment

Je vois un patient en pointillés, et la consultation finit toujours par un examen de ... son petit oiseau! Non je ne suis pas bégueule, j'en ai vu des joufflus, des timides, des gros, des petits, des costauds bodybuildés, des mollassons,  certains qui ont beaucoup d'heures de vol, des noirs, des jaunes, des blancs, des circoncis, des chapeautés, c'est mon métier alors j'examine délicatement avec un gant.

Mais ce patient: c'est systématique, dés que je vois le nom de ce patient sur l'agenda je sais que  je vais y avoir droit. Et si j'en cause dans ce post c'est que je ne suis pas à l'aise. Et tout est fait en sorte que je me sente Obligée de lui demander   à un moment: " Ca vous ennuie de me la montrer?"  Et il dégaine illico son instrument d'une taille fort  respectable.  Et il est toujours déprimé; quand je lui demande ce qui ne va pas, il répond "j'ai des problèmes". En tout cas ni de fric, ni de boulot, ni de bonne femme. 

Tout ce qu'il a gagné c'est que j'ai écrit dans le dossier à l'attention de ma consoeur: "télephone-moi dés que tu as ce message". J'ai un mauvais pressentiment. 
Et s'il me lit ce n'est pas bien grave, si ça pouvait le faire réfléchir. 

vendredi 12 juillet 2013

Régime et anticoagulants

J'aime vraiment un couple, ils sont sympathiques, cultivés, ont toujours de délicates attentions envers moi. Autrefois ils sillonnaient la France pour le plaisir et ses bons vins. Mais ils ont arrêté tout voyage depuis quelques années car l'âge et la maladie les ont rattrapés, la voiture a été vendue de peur d'être une tentation déconseillée. 

Il s'est confié à moi un jour qu'il a pu venir sans elle: " je ne supporte plus la situation, mon épouse est toujours sur mon dos, elle a peur de tout, elle me demande de prévenir quand je vais chez les voisins, je craque". Comme  j'ai un seul son de cloche, ainsi que j'en ai l'habitude de faire, je le range dans un coin de mon cerveau au cas où...

Hier je vais en visite chez eux; le mari est sous anti-coagulant et l'épouse se lamente: 
" C'est dur de lui faire à manger: il n'a droit à aucun légume vert.
- Je ne pense pas que c'est ce que le cardiologue vous a dit: des légumes, oui mais avec de la régularité: de la salade le lundi, du chou le mercredi, des courgettes le samedi par exemple. Ce qu'il ne faut pas faire par exemple est de se bourrer de choucroute une semaine et de légumes verts, et de ne rien prendre de tout ça la semaine suivante: cela change trop les valeurs de dé coagulation.
- Non docteur, absolument aucun légume depuis des années, c'est vital pour lui".
Et elle me montre un carnet: jour après jour elle a noté absolument tout ce que son mari mange, et la qualité de son sommeil.  
Je comprends le calvaire que le pauvre type doit subir au quotidien. Mais ce qu'elle rajoute résume tout " j'ai tellement peur qu'il meure". 

Quoi répondre?

Pour en revenir aux anticoagulants, la régularité est gage de réussite: si vous êtes un fan de choucroute ( j'y reviens, ayant des racines alsaciennes), mangez-en régulièrement, ainsi que tous les légumes que vous aimez: si vous mangez peu de légumes, la dose d'anticoagulant sera moindre tout simplement. 

jeudi 11 juillet 2013

logiciel bon à tout... ou à rien

Une de mes patientes s'est coupée en taillant les roses; tant mieux pour elle, la coupure n'a pas nécessité de points de suture, uniquement des strips, et le vaccin tétanique. 
Seulement elle est sous immunosuppresseur. Et elle me demande: " N'y a-t-il aucun danger à se faire vacciner?
- Non madame, aucun. Tenez, je vous montre ce qu'il y a écrit dans le Dorocz ( dictionnaire des médicaments): aucune contre-indication, y compris chez la femme enceinte. 
- OK, je vais le chercher". J'écris Tétavac qui contient uniquement de l'antigène tétanique en script comme j'en ai l'habitude afin que les pharmacies me comprennent bien.

Elle revient peu après: 
" Voilà! J'ai téléphoné à mon rhumatologue, il est aussi d'accord, mais pas pour un vaccin conjugué".
Je prépare la seringue machinalement, soudain la patiente me dit: " Mais il y a de la coqueluche dedans!"
La pharmacie a délivré Tétravac ( diphtérie, tétanos, polio, coqueluche)!

Je télephone alors et la préparatrice répond à mes questions: " Il n'y a pas eu de message d'alerte sur l'écran, alors j'ai délivré le tétravac!"

Quand la machine remplace l'homme... Et si la patiente avait eu des effets indésirables, c'est la machine qui serait poursuivie?


mercredi 10 juillet 2013

Changement de médecin

Une septuagénaire:
" Docteur, je suis très gênée d'avoir changé de médecin, vous n'étiez pas là un mercredi quand j'avais un problème de gencive  alors j'ai consulté votre consœur et de fil en aiguille...
- Mais ne vous inquiétez pas madame, si j'ai pris cette associée c'est que j'ai toute confiance en elle.
- Je suis soulagée que vous le preniez aussi bien. Je voudrais vous parler aujourd'hui..."

J'ai regardé discrètement sur le site de la Sécu: elle m'a bel et bien quittée! Je pense que je n'aurai jamais la vrai réponse, mais le plus probable est qu'elle devait sentir qu'elle tournait en rond avec moi: entre les jambes, le dos, le poids, la peau, les cystites, le moral,  l'arthrose, les dents et tout le reste, c'est vrai que parfois les bras m'en tombaient. J'avais juste une toute petite appréhension de la consultation quand je voyais son nom sur le planning. 
J'espère juste que mon associée ne se fatiguera pas de sitôt de tous les problèmes qui ont chez la patiente une fâcheuse tendance à s'accumuler et se télescoper. Car c'est la dernière chance de la patiente: le docteur Cravattte, mon ancien confrère n'a plus non plus l'heur de lui plaire et il n'y a pas d'autre nouvelle installation en vue.

mardi 9 juillet 2013

Soins aux dentiers

Une patiente excédée: " Vous comprenez docteur, j'ai un abcès à une dent, du pus en est même sorti. Quand j'ai appelé la secrétaire de mon dentiste ( elle en gère trois), elle m'a répondu que celui-ci n'avait pas de créneau d'urgence et qu'elle ne pouvait pas me donner rendez-vous avec un autre car ce n'était pas mon dentiste. Vous y croyez,  vous?   Et puis tous ces vieux qui attendent dans la salle d'attente de faire soigner leur dentier, pas leurs dents, on se comprend bien!"

Ca m'a mis en joie pour les consultations suivantes.
N'empêche que dans mon coin, les urgences dentaires se finissent chez le généraliste pas manque de place.

lundi 8 juillet 2013

Un argument de vente

Un nouvel argument pour faire vendre un médicament, et je dois dire que celui-ci est bien trouvé: " prescrivez mon paracétamol docteur, il est fabriqué en Picardie!" Allez, lequel est-ce?

vendredi 5 juillet 2013

L'alcool culturel

J'ai tenté de convaincre mon compagnon que la prochaine fois que l'on rencontrerait notre ami toujours assoiffé il ne faudrait pas mettre les bouteilles sur la table pour l'apéro. Et il m'a balancé tout un tas d'arguments contraires: 
" l'alcool c'est festif et convivial. Quand il n'y avait pas la télé, les hommes se retrouvaient au bistrot, et ce n'était pas pour boire un Perrier"
" Quand une personne a ça en elle, elle boit de toute façon"
" Et ce n'est pas l'alcool qui lui a bouché les artères, c'est le tabac, au contraire un bon wisky..."
" on ne va pas s'empêcher de sortir le vin pour un évènement".

C'est eux qui sont sur Mars ou c'est moi? L'alcool n'est pas dans ma culture et ne s'y est jamais trouvé, alors c'est facile de ne pas boire. Ca m'est déjà arrivé de verser un très bon vin dans le boeuf bourguignon. Pourquoi mon mari s'était-il mis en colère? Le boeuf bourguignon était délicieux!



jeudi 4 juillet 2013

Sevrage réussi

Depuis quelques années je donne des conseils à une patiente par personne interposée: cette patiente américaine a souffert de graves troubles de santé suite à Paxil (deroxat), a fait un procès au labo Glaxo grâce à une class action ( une action de groupe, permise aux USA en ce qui concerne la santé), a gagné quelques milliers de dollars. Et après? Elle est allée de benzodiazépines en benzodiazépines pour éviter d'en reprendre et ne pas se sentir trop mal. Mais il y a trois mois elle a décidé de sauter le pas et de ne plus rien prendre. Son ami m'appelle il y a un mois " docteur, ma copine a tout arrêté et a des envies de suicide!". 
Deux solutions, reprendre et se dire qu'on n'a même pas été capable, ou arrêter, à la cosaque ( apparemment pas une réussite), ou grâce à un nutrithérapeute qui va la soigner avec des compléments alimentaires. 
Elle a choisi l'homéopathie et je viens d'avoir de ses nouvelles: elle va bien! 15 ans de souffrances quand même.

Alors, pour ne pas avoir à les continuer, ne les commencez pas, surtout pour un mal-être dû à  la vie!  On ne peut pas tout médicaliser.

Encore une fois, pour certains de mes lecteurs: je suis médecin généraliste avec une patientèle  tranquille, dont 99% des patients finissent pas trouver une solution non médicamenteuse.

mercredi 3 juillet 2013

Ne prononcez plus le mot apéro devant moi SVP

Nous avons un ami commun depuis des années mon compagnon et moi. Il fume en conséquence et ne passe pas une journée sans un apéro midi un le soir, du vin idem, et en vacances il démarre la journée par un petit blanc, puis deux apéro, puis du rouge et du blanc, on sort de table; pour ne pas perdre le rythme il enchaîne sur une bière, et bien vite l'apéro du soir revient, le rouge, le blanc... 
Sa maxime j'en suis sûre est " l'alcool tue lentement, ça tombe bien, je ne suis pas pressé". 

Il y a quelques années il a eu une alerte cardiaque qui l'a fait ralentir un petit moment, et hier la deuxième est arrivée, plus grave: il a bénéficié d'un choc électrique. 

Quand je confiais à mon compagnon que je ne supportais plus le mot apéro qui constituait l'essentiel des conversations, il m'a répondu: " les gens t'acceptent bien comme tu es, accepte-les comme ils sont".  

Je ne m'étalerai pas plus sur ses habitudes, en dehors de ça c'est un charmant type très convivial. 

Mais quelque chose m'a fiché en rogne grave: mon compagnon m'a demandé de téléphoner à son cardiologue pour lui demander d'exhorter le copain de ne plus boire et de ne plus fumer: on se fiche de ma pomme? Depuis 8 ans je lui propose de ralentir, je râle dés que j'entends le mot "apéro" et je subodore  que tous les copains prennent parfois un malin plaisir  à le prononcer devant moi. 
De plus, qui suis-je pour dire au cardiologue quoi faire? 

Mon compagnon a argumenté que je suis médecin et que j'ai le devoir d'aider mon prochain! Je suis repartie en vrille: premièrement je ne suis pas mère Térésa, deuxièmement  les gens font ce qu'ils veulent. 
Troisièmement j'ai confiance à priori en son cardiologue. Pourquoi en faire trop?

J'espère que mon compagnon comprendra.

mardi 2 juillet 2013

Un patient soulagé

J'ai reçu un patient, la  quarantaine, que je ne connaissais absolument pas avant, hormis sa famille, fidèles patients depuis mes début.
Au premier abord il m'a paru soucieux, inquiet, sur ses gardes, le regard me jaugeant. Bon, je me suis dit, ou qu'il avait un problème ponctuel, ou un problème chronique, genre maladie grave.

Et il a démarré: 
" Bonjour, j'ai plusieurs petites choses à vous demander.
-C'est qui votre médecin?
- Le médecin Pinghu.
- Vous êtes un transfuge alors?
- ...Il me faudrait un test HIV.
- Vous avez aussi besoin de faire l'hépatite C?
- Non, juste le HIV. Et puis j'ai les urines qui sentent bizarre depuis quelques temps.
- Ah. Nous allons faire aussi une sérologie des chlamydias (infection sexuellement transmissible) et un test urinaire. 
( Il monte sur la table, je lui prends sa tension)
- Et j'ai aussi des condylomes mal placées ( genre de verrues sexuellement transmissibles). Et je sais que c'est extrêmement contagieux.
- Vous connaissez la personne responsable?
- Oui. 
-OK, je vous envoie aussi chez le dermatologue". 

Les ordonnances finies, la consultation payée il s'est tourné vers moi en souriant et m'a dit: 
" Ca fait du bien de connaitre une façon d'exercer différente"

Merci monsieur! Son air inquiet était parti.
Maintenant qu'est-ce qui a manqué dans mon interrogatoire? Cherchez l'erreur: je connais son âge, son travail, sa famille... et c'est tout! Il pourrait être homo, bi, aimant les parties fines à trois ou quatre ou faisant comme DSK, je ne sais rien.  Et visiblement ça lui a fait du bien de ne rien avoir à déballer.

Un argument contre le suicide

Je n'ai jamais écrit sur le suicide, hormis le fait que je croise les doigts et qu'en 13 ans je n'ai pas eu encore un suicidé.

Mais comment le prévenir?
Premièrement ce que je propose est d'en parler ouvertement  et de demander au patient: " Vous avez déjà pensé à des mauvaises choses?" Et le le patient n'hésite pas à me répondre la plupart du temps.
Quand on en parle, on désamorce la bombe. 

Un jeune homme m'a annoncé franchement il y a trois mois: " docteur, si ma vie ne s'améliore pas en juin j'y passe".
Quoi faire? D'autant plus qu'il avait l'air déterminé, ce que je peux comprendre, la bonne trentaine, pas de boulot, des parents envahissants et un peu de confiance en soi épouvantable si je puis dire.Il avait déjà fait une tentative de suicide il y a quelques années.  Je savais qu'il était intéressé par  le bouddhisme. Alors j'ai enchaîné illico: 
" Vous avez pensé au Kharma, vous imaginez vivre une vie aussi noire que celle çi la prochaine fois?
- C'est vrai! D'accord docteur, je vais essayer de faire quelque chose".

Il ne s'est toujours pas suicidé, et je touche encore cette fois-ci du bois.