Je suis allée chez un patient en visite il y a quelques temps: j'avais détecté une masse volumineuse au niveau de la rate ( ou rein?). Il m'a rappelé une fois le scanner fait, dans un fichu état: au fond de son lit et dans un état d’amaigrissement conséquent: " Docteur, voilà le scanner.
- OK, voyons cela. Et bien, il va falloir prendre ça en charge rapidement, c'est un cancer du rein.
- Je m'en doutais...
- Vous voulez vous battre?
- ... Oui"
Je le revois en consultation hier: "Je reviens de l'hôpital, on m'a fait tous les examens, et je vais peut-être être opéré. Mais je ne supportais plus d'être hospitalisé: à chaque fois qu'un interne ou un médecin entrait dans ma chambre il me demandait avec un air horriblement compatissant "Qu'est-ce qu'on vous a dit exactement?" J'ai bondi, et ai répondu " Bon sang, vous n'avez même pas le courage de me dire que j'ai un cancer! Il n'y a que mon médecin traitant qui a osé le faire!"
Je sais que la question se pose depuis des lustre, annoncer la mauvaise nouvelle ou pas selon la psychologie du patient, mais il m'a semblé tout naturel de lui dire à lui sans fioritures. Et pour ce patient ça a marché, il pète la forme, si je peux dire, car effectivement il y a quelques petites métastase et ce n'est pas du gâteau. Mais il va se battre.
On peut annoncer un cancer à un patient. Un règle intéressante est de prononcer le mot "cancer" seulement quand la patient l'a prononcé. S'il ne le prononce pas il faudra quand même le dire ! Dans certains cas il faudrait attendre la preuve histologique de cancer avant de s'en entretenir avec le patient.
RépondreSupprimerIl y a aussi l'annonce téléphonique qui a été faite par l'urologue qui fait marner mon mari depuis 1 an avant de lui faire une biopsie : "Bon vous avez un cancer Gleason 9. Je vous fais envoyer par ma secrétaire une ordonnance et un RV avec une cancéro. Merci de bien vouloir me payer mon supplément d'honoraire et Adieu".
RépondreSupprimerNous ne l'avons jamais revu et il n'a jamais pris de nouvelles même par l'intermédiaire de la cancérologue.
Cela je ne l'ai jamais digéré. Mon mari est en train de mourir et lui vit bien et n'a, semble-t-il aucun remords ni regrets.
Au Québec, les médecins ont l'obligation d'informer son patient de son état de santé. De plus, toute personne a droit de voir son dossier médical.
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