Au début de mon installation je trouvais extrêmement difficile de garder un secret, comment ne pas en faire part surtout si cela me touche ou me choque?
Et comment garder en moi le fait que ce type trompe son épouse avec des hommes, que cet autre trompe sa femme avec une marie couche-toi-là? Que cet autre touche le RSA plus un vrai métier qui lui rapporte plein de pognon? Que celle-là mariée, me demande des test HIV tous les trois mois? Que ce dernier collectionne les photos très cochonnes? Que cet autre ne sait pas exactement combien d'enfants il a conçus? Que cette autre encore possède toute une panoplie pour se faire plaisir solitairement dans ses tiroirs? Que je pense qu'un enfant est issu de sa mère et de son oncle-père?
Je me la ferme car il n'y a que ça à faire; parfois les patients impliqués viennent dans le cabinet pour une toute autre raison et j'arrive à ne même plus me souvenir de leur secret ( parfois il ne savent même pas que je suis au courant de leurs petits travers qui m'ont été relatés par d'autres) qui n'a rien à faire dans la consultation.
Et à mon associée je ne raconte que ce qui peut faire avancer sa compréhension d'une pathologie ou d'une autre, je pense qu'elle fait de même envers moi. Car il n'y a que ça à faire.
En cela nous exerçons un métier gratifiant car nous pouvons soigner les patients sans les juger et ce simple fait déjà les aide énormément: ils ont devant eux une personne supposée neutre et bienveillante. Et pour la plupart ce n'est pas une psychothérapie qu'ils veulent, ils gèrent cela tout seul... ou ils ne le gèrent pas mais ils ne veulent pas se remettre en question.
beau sujet plein de compréhension
RépondreSupprimerEh ben moi, mon médecin m'a confié un secret, assez lourd, sur lui-même. Cela fait des années et j'ai pour l'instant réussi à ne pas le répéter aux personnes de ma famille qui le consultent également (8). J'espère tenir toujours...
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