Les médecins généralistes ne sont pas suffisamment informés sur les effets indésirables des médicaments, notamment les plus graves, par les visiteurs pharmaceutiques des laboratoires, selon une étude internationale rendue publique mercredi par l'Inserm.
Une étude qui a de quoi donner la nausée. Effectuée auprès de 255 médecins exerçant à Vancouver, Montréal, Sacramento et Toulouse, elle montre que les informations apportées par les visiteurs médicaux concernaient plus souvent les bénéfices que les risques des médicaments. Cette étude intervient au lendemain d'une déclaration fracassante d'un docteur, témoin au procès Servier, qui affirme que les médicaments sont responsables d'au moins 18 000 morts en France chaque année.
Dans 59 % des visites promotionnelles étudiées, aucun effet néfaste du médicament n'a été mentionné par le visiteur médical, un pourcentage encore plus élevé (66 %) à Vancouver et Montréal. La situation est un peu meilleure en France avec une mention plus fréquente des risques évoqués (61 % des cas), mais il ne s'agit en général que des effets indésirables bénins ou fréquents (de type nausées ou diarrhée).
Effet indésirables graves rarement mentionnés par les entreprises
La France ne fait en revanche pas mieux que les autres pays étudiés lorsqu'il s'agit des effets indésirables "graves", qui ne sont mentionnés que dans 6 % des cas, selon l'étude publiée dans la revue Journal of General Internal Medicine.
Les 255 médecins interrogés ont été invités à remplir des questionnaires entre mai 2009 et juin 2010 après le passage de chaque visiteur médical. Les deux tiers d'entre eux ont reconnu que la présentation qui leur avait été faite pouvait les inciter à prescrire le médicament promu de façon "assez probable" ou "très probable".
Une charte de la visite médicale existe en France
"Cette étude montre qu'il faut améliorer les informations sur les effets indésirables graves des médicaments et que les pouvoirs publics devaient être plus présents dans ce domaine", a commenté le Dr Geneviève Durrieu, qui a coordonné les travaux sur les médecins français menés par l'Inserm et l'université Toulouse-III.
Une charte de la visite médicale adoptée en France en 2005 précise les pratiques autorisées et interdites, ainsi que les informations qui doivent être obligatoirement fournies au médecin. Par ailleurs, la ministre de la Santé Marisol Touraine a fait adopter0 le décret dit "Sunshine Act", créant une obligation de publication des liens entre les entreprises de produits de santé et de cosmétiques et les professionnels de santé
J'en ai été victime il y a peu de temps: un visiteur médical me présente un sirop à base de pholcodine pour la toux sèche " ça fait moins dormir que les autres", voilà en essence ce que j'ai eu comme speech car il savait ma réticence à prescrire un traitement qui comporte la somnolence pour effet secondaire.
Mais ce jour je regarde un vieux Prescrire: " attention à la pholcodine en cas d'intervention nécessitant du curare! Allergie!" Et on les a passés sur prescription médicale uniquement. Ils peuvent toujours m'inviter à dîner, tous autant qu'ils sont, mais je ne suis plus du tout sûre de digérer un seul de leur repas.
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