En garde ce jour. Une infirmière m'appelle pour un patient hébergé en maison de retraite ( je dis hébergé, pas hospitalisé, ce qui fait toute la différence car une maison de retraite n'étant pas un hôpital, elle n'a pas à avoir un médecin coordonnateur, comme un hôtel n'en a pas, cf ancien post).
Je vois le patient: épuisé, 88 ans, veuf depuis peu, tout jaune, des diarrhées, sous oxygène ( fibrose pulmonaire), des escarres qui ne sentent pas très bon, une insuffisance cardiaque, un diabète et qui se nourrit de plus en plus mal. Les morceaux n'arrivent pas à passer depuis peu. Il a aussi eu un cancer de la vessie il y a quelques années. Par contre il est capable de me citer le président et le premier ministre ( Manuel Wals, l'orthographe et la fonction un peu incertaines :))Je soupçonne un cancer de l'oesophage. Nous sortons, l'infirmière, une de ses amies et moi et je demande: " le patient veut-il à tout prix de l'acharnement thérapeutique ou non?" Et l'amie me répond " Non, il n'arrête pas de répéter qu'il en a marre, qu'il veut rejoindre son épouse".
Je rentre dans la chambre et demande au patient: " Voulez-vous qu'on aille jusqu'au bout des investigations ou préférez-vous qu'on vous soulage uniquement?
- Faites tout ce qu'il y a à faire docteur".
Un double discours: pas évident. J'ai écrit les examens nécessaires, donné un fortifiant et le patient reconsultera son médecin traitant: il le connait depuis trente ans.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire