Plus un sou dans la caisse des victimes du Mediator ! Hier après-midi, le principal sujet de l'assemblée générale de l'ADVM, association de défense des victimes du tristement célèbre médicament des laboratoires Servier utilisé comme coupe-faim, n'était pas médical mais financier. José Duquenoy, président de l'association démis de son poste en mars dernier, est accusé par la nouvelle présidence d'avoir utilisé les cotisations pour son usage personnel. En cause : un trou de 13 480 €, révélé par nos confrères de La Voix du Nord.
Une caution payée avec le chéquier de l'ADVM
Interlocuteur privilégié des pouvoirs publics pour l'indemnisation des victimes, ce Calaisien était aux abonnés absent depuis la fin de 2011. En examinant les comptes, la secrétaire, Cécile Weingaertner, découvrit l'ampleur des dégâts. L'association compte 887 adhérents censés avoir payé 20 € chacun, la moitié seulement aurait cotisé. Quant aux cotisations versées, elles n'auraient pas été dépensées pour leur seule défense… José Duquenoy se serait fait rembourser des frais de déplacements par l'ADVM alors que le ministère de la Santé l'avait déjà indemnisé. Mieux, il aurait utilisé le chéquier de l'association pour payer les 460 € de la caution de son appartement.
« Le chèque ne devait pas être encaissé, c'est une erreur ! », a-t-il justifié hier, joint par le quotidien du Nord, auquel il a expliqué ses défaillances par la fatigue accumulée en s'occupant de l'association… « Je me suis battu pour tout le monde et aujourd'hui on veut me jeter. »
Pour la secrétaire devenue présidente par intérim, il y a plus grave : « Des dossiers ne seront pas indemnisés contrairement à ce qu'on avait dit et des adhérents qui ont contracté des prêts se retrouvent dans la panade ».
Expertises trop coûteuses
Déjà empêtrées dans les aléas juridiques pour faire reconnaître les dégâts que le Mediator a provoqués dans leur vie quotidienne, les victimes seront-elles obligées de poursuivre leur ancien « bénévole » ? L'annonce de cette affaire scandalise les victimes du Médiator, qu'elles soient ou non adhérentes de cette association.
Le Mediator qui serait responsable de la mort d'environ 1 300 personnes et de l'hospitalisation de plus 3 000 autres (145 millions de boîtes vendues en France avant son retrait du marché en 2009) n'a pas fini de faire souffrir. Ceux qui l'ont pris pendant des années, et qui souffrent aujourd'hui de valvulopathie doivent prouver que cette maladie cardiaque est liée à la prise du Mediator. Or les expertises médicales demandées par les tribunaux civils, justement pour obtenir réparation, sont coûteuses, parfois jusqu'à 10 000€. Les plaignants qui n'ont pas d'assurance juridique couvrant les frais de justice, expertise comprise, se retrouvent privés de justice.
Ce combat de plus, l'association des victimes du Mediator aurait pu l'entreprendre. Si son président n'avait pas été aux abonnés absents. Absents et dépensiers.
Pauvre victimes! Malades et plumées. J'espère que la peine sera exemplaire. En attendant je n'ai jamais entenu de détournements de ce genre à l'AAAVAM ( association des victimes des accidents des médicaments).
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