Le Conseil national de l'ordre des médecins va envoyer un courrier à tous les généralistes et cardiologues de France...
L’angoisse des victimes du Mediator commence à faire face à l’inquiétude des médecins d’être tenus en partie pour responsable du scandale. Plusieurs associations ont en effet reçu des témoignages de victimes de ce médicament anti-diabétique révélant le peu de considération de certains praticiens généralistes. «Certains disent que ce n’est que du marketing, que ce n’est pas grave, confie Dominique Courtois, président de l’association des victimes de l’Isoméride et du Mediator (AVIM). Ils ne veulent pas prescrire d’examens complémentaires voire, dans certains cas, donner aux victimes les documents attestant qu’ils ont bien pris du Mediator...»
Informé de cette situation mercredi soir lors de la réunion du comité de suivi, Xavier Bertrand a pris la décision d’alerter le Conseil national de l’ordre des médecins. Selon nos informations, tous les généralistes de France vont bientôt recevoir un courrier leur demandant de «prendre en considération l’angoisse des patients victimes du Mediator» et donc de les aider dans leurs démarches.
Alors que le Mediator pourrait avoir fait -selon les études- entre 500 et 2 000 victimes, les patients se plaignent en réalité des difficultés à obtenir une échographie. «Certains médecins qui ont prescrit du Mediator pour des problèmes de poids et non pas de diabète ont peur, relève Jacques Le Disez, porte parole de l’Association française des diabétiques (AFD). Ils ont peur qu’on vienne leur réclamer des comptes. Ils ont une réticence à prescrire.»
Conçu pour soigner le diabète, le Mediator a également été utilisé comme coupe-faim auprès de patients ayant des problèmes de poids. Plusieurs praticiens auraient ainsi prescrits ce médicament non pas pour son effet principal mais pour son effet secondaire tout en demandant tout de même le remboursement auprès de l’Assurance Maladie.
Aujourd’hui, l’échographie semble être le seul moyen sûr à 100% de déceler les valvulopathies dont le Mediator pourrait être à l’origine. «Un cardiologue du CHU d’Amiens a mené une étude sur 150 patients, poursuit Jacques Le Disez. Il a relevé douze cas de valvulopathies dont un de grade 3 (sur une échelle de 1 à 4) pour lesquelles le patient ne présentait pourtant aucun symptôme.»
Les malades qui ont pris du Mediator pourraient également connaître d’autres difficultés à effectuer les examens adéquats. Selon nos informations, une étude va être aussi lancée pour savoir si les cardiologues ont les moyens de recevoir en rendez-vous toutes les victimes qui sont angoissées. «Certains patients se plaignent de n’obtenir des rendez-vous qu’à un horizon de quatre à six mois, poursuit Dominique Courtois. Cette étude permettra de savoir si les cardiologues peuvent absorber l’afflux de patients ou s’il faut un dispositif spécial.»
A l’heure actuelle, 400.000 personnes ayant pris du Mediator ont déjà reçu un courrier leur demandant de prendre contact avec leurs médecins. Lors de la réunion de mercredi soir, Xavier Bertrand a également demandé à la l’Assurance Maladie d’étendre ses recherches de patients: 300 à 400 patients de plus devraient ainsi recevoir le même type de conseils.
C'est du beau, cet article fait passer les médecins pour des types trouillards, de mauvaise foi, refusant de voir leurs responsabilités, et la réalité en face. La médecine générale continue à être décrédibilisée.
La seule façon de se sortir de cette crise sans précédent est d'être parfaitement honnêtes avec les patients et de faire les examens appropriés sans attendre des injonctions du conseil de l'ordre et de l'assurance maladie.
J'en reviens à mon histoire de coach que je voudrais bien voir exister: les médecins se sentant dans leurs petits souliers devraient pouvoir se confier à quelqu'un qui ne soit pas psy mais pair, de façon à avouer tous leurs petits péchés et réfléchir à la meilleure façon d'améliorer leur pratique. Les médecins sont souvent trop seuls, avec comme seuls interlocuteurs parfois un visiteur médical qui va dire " mais non docteur, je n'ai pas la notion que le médiator soit une amphétamine. Par contre c'est un très bon adjuvant pour le diabète, prescrivez-le et vos patients vous diront merci!"
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