La consultation était sous le signe de la morosité: le syndicaliste qui déprime, le facteur qui a eu peur d'un chien et en a fait une entorse ( comme les tournée changent tous les jours ils ne peuvent plus avoir les réflexes concernant ce danger aboyant et mordeur), les chômeurs malades, les ouvriers cassés de partout etc.
Y a-t-il quelqu'un heureux de son sort en ce moment? Il parait que c'est pire ailleurs, mais je veux revoir des patients heureux!
J'ai même dû en virer un shooté au rivotril (benzodiazépines) qui doit faire le tour des cabinets; juste avant lui les patients m'avaient fait la remarque " il est bizarre docteur, il tremble, parle tout seul. Bon courage". Munie de ces bon conseils par deux fois prodigués je me suis adressée à lui tout haut dans la salle d'attente:
" Vous n'avez pas rendez-vous?
- Non, mais je dois me faire renouveller des médicaments. ( Je regarde dans le sac)
- Je ne prescris pas tout cela, au revoir monsieur".
Il n'a pas eu le temps de faire un pas dans mon cabinet. Ne le connaissant absolument pas, je ne me serais pas sentie très fière en face de lui.
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