vendredi 3 septembre 2010

Un bébé n'est pas une pièce de rechange

La communication est un art difficile: une de mes patientes est tombée enceinte et comme ce n'était pas prévu, son premier réflexe a été de consulter une gynécologue pour faire le point,  prendre une décision éventuelle et connaitre les modalités de l'IVG si on la pratiquait. La gynéco a répondu en ces termes: " vous venez le matin, vous prenez un comprimé, vous rentrez chez vous, vous pourrez retravailler le lendemain, cela fera comme des règles un peu plus abondantes". Pas d'interrogation sur les motivations du couple, pas de demande de questions éventuelles. On aurait parlé d'une réparation de voiture, cela aurait été le même genre de discours.

 Alors quand le couple est sorti, le mari a suggéré à son épouse "on peut le garder si tu veux", un revirement de 180°. Un bébé n'est pas une pièce de rechange et ils l'ont bien compris comme ça.

D'un autre côté je peux comprendre la gynéco qui a pensé que la patiente consulterait une psychologue juste avant l'IVG et donc cela la déchargeait du facteur humain de l'affaire.

1 commentaire:

  1. Il leur a dit qu'il avait pensé ça ? ou c'est une supposition (très empathique) de votre part ?
    Parce que des gyneco pour qui les patientes ne sont là que pour payer le yacht (comme on dit), j'en ai malheureusement croisés qqns (pb gyneco qui n'ont jamais trouvé de solution et qui sont passé après les grossesses soit pres de 20 ans de souffrance).
    A moins que ce ne soit comme un autre qui a tout fait pour me faire croire que ma grossesse était plus tardive que je ne le pensais pour que je n'apprenne pas le 23 décembre au matin que ma grossesse n'irait jamais plus loin et qu'il espèrait donc que ses patients sous le choc ne prendraient pas cette decision ultime.

    Felixia

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