vendredi 22 janvier 2010

Obligation de voir un psy

Une de mes patientes est en arrêt depuis quatre mois pour dépression; elle travaille dans une boite style France Télécom et a du mal à 56 ans à s'adapter aux nouvelles façons de travailler, pas trop respectueuse des usagers et des employés. Elle recommence à sortir la tête de l'eau mais ne veut plus au grand jamais entendre parler de cette boite.
Or l'assistante sociale de la Sécu l'a convoquée et lui a conseillée fortement d'aller voir un psy. Ma patiente y est allée car elle avait peur à juste titre je pense  que ses indemnités journalières lui soient sucrées. Personne n'a apprécié chez elle qu'elle soit obligée de faire cela et elle a promis à tout le monde qu'elle jetterait ses comprimés.  Mais je l'ai conseillée.
"Faites un geste pour la planête madame, rendez-les plus tard à une pharmacie!"
Les nouvelles façons de faire de la Sécu commencent à limiter le libre arbitre des médecins.  Je suis sûre que c'est arrivé à mes confrères dans d'autres domaines.

5 commentaires:

  1. Certes mais bien qu'on puisse discuter sur la valeur thérapeutique de la clique psy, le problème central est de vouloir arrêter de travailler et de continuer à être rémunéré aux frais de la collectivité.

    Et l'argument du fait que l'on aie absolument besoin d'un salaire pour vivre n'est pas suffisant. Rien n'est dû... C'est bien là le point où la SECU est en droit de demander des comptes pour accepter d'indemniser.

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  2. ALors la, je suis révoltée!
    Je suis désolée pour votre patiente si elle ne se plait plus dans son travail, je le comprends tout à fait et encore plus si cela va à l'encontre de ses valeurs
    Mais de deux choses l'une : soit elle est malade donc ok pour la sécu (elle se soigne donc suivi psy ou autre médecin si depression) , soit elle ne l'est plus et dans ce cas elle doit prendre les décisions qui s'imposent : travailler ou démissionner, mais pas question que ce soit la sécu (donc nous) qui paye!
    Normal que la sécu pousse dans ce sens.
    Lili

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  3. Le patient devrait pouvoir quand même choisir son médecin et elle s'est sentie contrainte.

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  4. Choisir son medecin : oui (et encore j'en connais beaucoup des consilient sur ce sujet...) mais ne pas se faire soigner pour ne pas retourner au boulot : non
    Lili

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  5. La patiente peut se faire soigner dans tous les sens, cela ne retirera pas le fait, qu'approchant de la retraite, on l'a mise sur un poste où l'on savait pertinemment qu'elle ne s'en sortirait pas et on espérait peut-être qu'elle démissionne.
    Elle a travaillé 26 ans dans le même service et soudain on lui fait faire des trucs alors que l'on sait que son rendement sera nul! je précise que c'est une grosse boite mais je ne peux dire laquelle.
    je pense que certains internautes ont des tas d'exemples autour d'eux.
    Autre chose: le coaching dans les entreprises m'a l'air d'être une très bonne idée. Il remet les travailleurs en selle en voyant les points à améliorer. Un de mes patients en a bénéficié il y a 5 ans et cela l'a aidé à sortir d'une dépression.
    Dr Vincent

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