C'est en train de devenir d'une banalité affligeante et désespérante: un homme de 58 ans est s'est présenté hier:
" Docteur, je ne vais pas bien, je n'ai pas le moral.
- Que se passe-t-il?
- Au bout de 26 ans de carrière, le directeur m'a dit qu'il n'avait plus besoin de moi. Il allait prendre un prestataire de service pour tous les petits services que je rendais ( plomberie, électricité, poubelles, pannes en tous genres... malheureusement pas un boulot dans la production)."
Je le regarde et ai un gros doute:
" Monsieur, vous n'avez pas de mauvaises pensées, dites?
- .... h.....h"
Quatre fois en 20 minutes que je lui ai demandé. Il m'a répondu à la fin "non" mais je n'y ai pas cru.
Que faire avec lui? Il est fini, c'est comme ça qu'il se sent, il a été lourdé pour des questions économiques. Si je lui file un antidépresseur, ça lui donnera le courage de passer à l'acte, les benzodiazépines ne sont pas utiles, il est de plus trop calme.
Alerter sa famille? Il n'a pas dit oui" à la question du suicide. Je ne lui ai donné qu'une semaine d'arrêt avec sûrement nouvelle consultation très bientôt en espérant désamorcer la situation.
Fichue crise, et on nous balade avec des Mariage pour tous, des Nabila, du voile intégrale et des ragots de cours d'écoles au plus haut du gouvernement. Certains ont visiblement d'autres priorités.
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