Une patiente inconnue:
" Docteur, j'ai mal au dos depuis quelques jours, je ne me suis pas cognée, je n'ai pas fait de faux mouvement, je n'ai pas porté je ne comprends pas. J'ai déjà eu des lombalgies il y a quelques années".
Je l'examine: petite fièvre à 37.6°, douleurs dans une fosse lombaire, un petit ganglion:
" madame, je pense que vous démarrez une pyélonéphrite, une infection des reins.
- Je n'y crois pas, c'est une douleur lombaire.
- OK. Vous allez quand même faire une ECBU "pipi dans le petit pot", et je vous donne un antibiotique en attendant de voir quel microbe est en cause et s'il est sensible à l'antibiotique".
Munie de tous ces bon conseils elle repart, me téléphone deux jours après.
" Voilà, j'ai un microbe, un Escherichia Coli. Je fais quoi?
- Vous en êtes à combien de jours d'antibiotique?
- ... Je n'ai pas démarré, je n'y croyais pas.
- Ne vous a-t-on donc jamais dit que j'étais une sorcière?"
J'ai démarré au quart de tour, un peu ( beaucoup) vexée que la patiente remette en doute mon Enorme Talent diagnostic. Mais pourquoi m'a-t-elle consultée alors, pour prescrire quelques médocs genre "un Mars et ça repart!". Ca ne se passe pas toujours comme ça, les antalgiques sont des cache-misère qui occultent le vrai problème quand on n'a pas mis le doigt dessus.
Dans l'éducation des populations que je rêve être pratiquée en lycée, je rêverais que l'on insiste sur cet aspect. Les gens iraient mieux.
Pourquoi n'écrirais-je pas un manuel sur l'éducation à la santé? Et pas un mot sur les mammographies, les "caca sur le papier", les vaccinations, diverses et variées dont on nous rabat les oreilles.
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