Une urgence pour une bronchiolite, une autre pour des fesses rouges, chacun a sa conception de l'urgence. Le premier de six mois, j'ai failli l'envoyer à l'hôpital, j'ai téléphoné au kiné en urgence, donné mon numéro de portable et avec des consignes très strictes si aggravation. Le deuxième j'ai refusé de le voir: Mitosyl et on attend lundi.
Il y a en général peu de monde que je refuse de voir, y compris les transfuges du docteur Cravate (" le docteur, il est blindé") mais il se trouve qu'hier une jeune femme m'appelle:
" Docteur il faut absolument que je vous vois très vite, mon échographie thyroïdienne est mauvais, il y a des mauvais kystes.
- Pouvez-vous venir à 15 heures?
- A quinze heures il sera trop tard, je pars à 14 heures.
- Bon, je fais une visite puis je reviendrai pour vous".
Je l'attends encore la patiente! Rester au cabinet dans la vision des travaux et les odeurs d'évacuation au lieu de rentrer , c'est très agréable mais chez moi c'est mieux. Merci la patiente, je vais bien la recevoir la prochaine fois! En fait j'ai toute une liste de patients que je promets de m'occuper personnellement pour une raison ou pour une autre (" docteur, je peux payer plus tard" et je ne le revois jamais, " docteur, vous n'encaissez le chèque que dans un mois" et c'est un chèque en bois et le patient a déménagé, " docteur, ça fera 38 euros parce que vous vous êtes garée sur un bateau", lui il aura un traitement tout spécial personnalisé).
Les patients de votre liste noire sont ceux qui ont le mieux compris le sens du mot "consommation". C'est normal, il faut tout, tout de suite !
RépondreSupprimer:D
C'est tellement difficile de juger ce qui relève de l'urgence ou pas... Il y a 17 ans, une personne proche a eu une petite fille. Tout à fait normale, elle a fait une grosse gastro un dimanche soir. A 20h, sa maman appelle le pédiatre, qui la rassure et lui dit qu'il viendra le lendemain (il avait dû en voir d'autres, des gastro...).
RépondreSupprimerSauf que dans la nuit, la petite a fait un arrêt cardiaque, et un autre dans l'ambulance qui l’emmenait vers l'hôpital.
Depuis la "petite", qui est grande maintenant, est handicapée moteur et mental, elle ne pourra jamais marcher ni se débrouiller toute seule. Son papa est parti et sa maman galère... Pas facile de changer les couches d'une jeune fille de 17 ans !
Merci de vous soucier de vos patients... Vous sauvez des vies tous les jours, et pas seulement celles de vos malades !