Des chercheurs de l'Inserm ont découvert un lien entre arrêts maladies pour raisons psychiatriques et mortalité prématurée, notamment par suicides. Publiés dans la revue American Journal of Epidemiology mardi 24 août, ces travaux révèlent que les travailleurs absents pour raisons psychiatriques ont une mortalité plus importante et précoce que ceux qui n'ont pas eu d'arrêt maladie.
Les chercheurs ont notamment signalé 6 fois plus de suicides chez les personnes absentes pour causes psychiatriques.
L'étude rapporte également une augmentation de 60% du risque de décès par cancer de l'oesophage, de la bouche, du pancréas, des voies urinaires et du poumon, et une hausse de 80% du risque de mortalité par maladies cardio-vasculaires chez les travailleurs absents en raison d'une pathologie psychiatrique telles que la dépression, les problèmes causés par l'alcool ou encore les troubles de l'anxiété.
Néanmoins, les chercheurs indiquent que certains symptômes du cancer tels que la fatigue et la perte de poids ont pu être interprétés comme des symptômes psychiatriques et générer un mauvais diagnostic de départ. Ainsi, le lien entre arrêts maladies pour raisons psychiatriques et mort prématurée serait finalement essentiellement significatif pour les décès par suicides.
"Nous ne pouvons conclure que l'arrêt de maladie pour raisons psychiatriques est la cause du décès par suicide. En revanche, ces données montrent que l'arrêt maladie peut être un marqueur important et fiable de l'état de santé des personnes", explique Maria Melchior, chargée de recherche à l'Inserm.
Les auteurs de l'étude estiment que les arrêts maladie signalés dans les bases de données médico-administratives pourraient permettre de renforcer le suivi médical des personnes en activité professionnelle et de mettre en place des programmes d'intervention destinés à réduire la mortalité prématurée, notamment par suicides.
Cette étude a été réalisée par des chercheurs de l'Inserm, entre 1993 et 2008, auprès de plus de 20.000 employés des entreprises Electricité de France et Gaz de France âgés de 35 à 50 ans.
Je dois être complètement parano, quelle molécule sortira-on qui sera la solution à ça? Quelle dérive sécuritaire va découler de ce constat? Cet article n'est pas à prendre à la légère, mais quelles conséquences aura-t-il?
Cet article n'est pas a prendre à la légère, effectivement.
RépondreSupprimerLa logistique qui a permis d'arriver à une conclusion aussi révolutionnaire que "c'est parmi les gens qui ont des problèmes étiquetés psychiatriques que l'on observe plus de suicides" est d'une fabuleuse complexité et, partant, d'un coût extraordinaire pour la société : il a fallu mettre en place l'observation sur 20 ans de 20.000 gaziers, et la fine fleur de l'INSERM. (googler "GAZEL")
Cette merveilleuse organisation s'est aussi illustrée en découvrant que les travailleurs se sentaient mieux juste après la retraite que juste avant !
Il y a de beaux métiers.
Quand, in fine, on suggère qu'un flicage des arrêt de travail permettra une prévention du suicide ... Merci, big brother !
Mouais, mouais...c'est du bon sens tout ça ! Evidemment, faut voir ce qu'on met dans le "psychiatrique". Il me semble que si ledit patient voit son médecin, que ce dernier lui prescrit des médicaments qui ne sont pas compatibles avec la conduite d'engins motorisés, ce qui me semble être souvent le cas, je ne vois pas bien comment il va pouvoir aller travailler. Sans parler des effets secondaires. Ca rentre bien dans la logique du système : oui, oui, vous êtes malade. Oui, oui, faut travailler pour sauver ta peau, et pas qu'au sens propre.
RépondreSupprimerCes propos vous sembleront peut être réducteurs mais je puis vous assurer que j'ai au moins une petite dizaine de patients dans ce genre de situation.