samedi 3 janvier 2015

Un nouveau médiator?

C’est un fléau des temps modernes contre lequel les médecins sont démunis. L’obésité (IMC ≥ 30 kg/m² ), en France, toucherait près de sept millions de personnes, soit 15 % de la population – contre seulement 6,1 % en 1980 –, selon la dernière étude de l’Inserm réalisée en 2012. Une maladie aux conséquences multiples — diabète, hypertension artérielle, atteintes cardiovasculaires… – et contre laquelle les armes manquent : « On ne sait pas guérir la maladie elle-même » , avoue simplement Boris Hansel, médecin spécialiste en nutrition à l’hôpital Bichat à Paris, dans l’édition du Parisien parue hier.

Effets indésirables graves

Face à l’absence de traitements spécifiques, certains patients se tournent aujourd’hui de plus en plus vers… le Baclofène. Il suffit en effet d’un rapide tour sur internet et ses forums de santé pour constater que de nombreux patients utilisent ce médicament comme une pilule amaigrissante. À l’image de Nicole, qui témoigne sur E-santé : grâce au Baclofène, « j’ai perdu mes envies compulsives de manger. Plus de huit kilos en moins, tranquillement et sans souffrir ». Attention, alerte l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. « Il est formellement déconseillé d’utiliser du Baclofène dans les troubles du comportement alimentaire ou dans le cadre de régimes amaigrissants, ainsi que dans toutes autres situations non couvertes par l’AMM — autorisation de mise sur le marché — ou la RTU — recommandation temporaire d’utilisation ». Cette mise en garde date du 22 décembre dernier et est consultable sur le site de l’ANSM.
Pour rappel, à l’origine, le Baclofène est un relaxant musculaire utilisé depuis les années 1970 pour traiter les contractures, en particulier causées par des scléroses en plaques. Depuis le 14 mars dernier, il dispose également d’une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) pour traiter la dépendance à l’alcool. Dans sa mise en garde contre une utilisation dévoyée du Baclofène, l’ANSM avertit d’effets indésirables potentiellement graves. Des effets secondaires, nausées, fatigue, pouvant aller jusqu’aux troubles cardiaques. Ce qui ne va pas sans rappeler le fameux scandale du Mediator. Détourné lui aussi comme coupe-faim, le médicament des laboratoires Servier, utilisé par quelque cinq millions de malades avant son retrait du marché en 2009, entraînait des troubles cardiaques et est à l’origine de nombreux décès.
http://www.lalsace.fr/actualite/2015/01/03/non-le-baclofene-n-est-pas-une-pilule-minceur

2 commentaires:

  1. Prendre du baclofène pour perdre quelques kilos, accepter les effets secondaires, ce serait bien inutile! Ici on parle de maladie! Quelqu'un aux prise avec des TCA ne songe pas à perdre quelques kilos, la personne veut que cesse ces compulsions maladives. Le baclofène peut endiguer la maladie, comme il le fait pour l'alcoolisme. Mais prétendre que c'est une pilule coupe-faim, c'est de la désinformation!

    RépondreSupprimer
  2. Le baclofène semble avoir un mécanisme d'action anti "craving" chez les alcooliques.
    chez les TCA, il semble avoir une action empêchant la 'COMPULSION'
    du Trouble Alimentaire.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Craving

    il n'est pas un médicament pour "MAIGRIR"
    et n'a jamais été utilisé dans cette optique.

    cordialement.

    RépondreSupprimer