Une de mes proches a une fin de vie éprouvante; à 86 ans elle souffrait d'un cancer des os, d'une arthrose généralisée, elle était complètement déformée et ne se déplaçait plus qu'avec un déambulateur.
Elle a été hospitalisée il y a un mois dans un état de dégradation physique avancée (la tête ça va malgré la morphine), infection pulmonaire, insuffisance rénale et respiratoire, anémie, reprise du cancer etc. Toute la famille s'est réunie à son chevet à l'hôpital durant deux semaines pour assister à ses derniers instants. Les infirmières étaient toutes compatissantes et même l'une lui a demandé " Alors madame Gâteau, prête pour le grand saut?", à quoi elle a répondu "oui" avec un grand sourire. Puis on l'a mise sous hypnovel, un anxiolytique puissant dont on se sert au SAMU et pour les fins de vie. Surtout il n'y a eu aucune communication entre le corps médical et la famille.
... Et puis Zorro est arrivé, en la personne d'un médecin enthousiaste et fringant qui l'a bourrée de cortisone à forte dose et fait une transfusion sanguine (sans prévenir la famille). Et la vieille est repartie, version légume. Et elle a pu rejoindre sa maison de retraite.
Ca fait un mois, elle va de nouveau vraiment mourir bientôt, mais j'ai l'impression qu'elle a loupé le premier train. Un tout petit peu d'acharnement thérapeutique, ça coûte cher à la Sécu.
En un mois elle n'a pas joué aux cartes, causé avec ses copines, écouté la radio, lu le moindre livre, visualisé le moindre film. Elle ne se nourrit plus que de quelques cuillères de délicieux Fortimel, et un peu d'eau gélifiée. Elle végète et attend... ça vient quand la mort?
On va écrire une lettre bien sentie au directeur de l'hôpital, avec double à la Sécu. Elle était prête madame Gâteau et on ne lui a pas permis de partir quand elle le voulait.
Zorro peut etre fier de lui ! Il manque singulièrement de bon sens et d'humanité ce médecin !
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