Un français sur cinq consomme l’une des 22 benzodiazépines disponibles sur le marché, ce qui représente près de 134 millions de boîtes vendues chaque année. Elles trouvent diverses indications allant de l’épilepsie aux contractures musculaires, en passant par l’anxiété et la dépression.
Pourtant, ces médicaments sont loin d’être dépourvus d’effets indésirables : on leur attribue des troubles de la mémoire allant jusqu’à la démence et des modifications du comportement, sans oublier la dépendance physique et psychique qu’ils occasionnent.
Pire encore, leur mésusage est mis en cause dans la toxicomanie et des affaires d’abus sexuel et psychologique par soumission chimique.
Pour lutter contre l’usage extensif de ces molécules, l’Agence française de sécurité du médicament (ANSM) envisage de nouvelles mesures pour la rentrée.
Des ordonnances sécurisées pourraient être imposées
Pour favoriser le bon usage de ces médicaments, l’ANSM souhaite que la prescription des benzodiazépines soit réalisée sur une ordonnance sécurisée.
Ces ordonnances particulières sont identifiables par un numéro de lot, sont réalisées sur un papier filigrané comportant les coordonnées du prescripteur et présentent un carré pré-imprimé dans lequel le médecin doit indiquer le nombre de médicaments prescrits.
Une réduction de la taille des conditionnements de certaines benzodiazépines pourrait également être retenue, puisque les conditionnements actuels ne sont pas tous adaptés à une prescription courte ou à la durée maximale de prescription prévue.
En effet, la durée maximale de prescription des benzodiazépines anxiolytiques est limitée à 12 semaines et celle des hypnotiques à 4 semaines.
Insister sur la communication vers les professionnels de santé
Les prescriptions de benzodiazépines concernent, pour 90 % des cas, les médecins généralistes. Depuis 2011, la prescription du Clonazépam (Rivotril), est limitée aux neurologues et aux pédiatres.
L’ANSM trouve nécessaire de rappeler certains messages essentiels comme la nécessité dejustifier la première ordonnance, de limiter les posologies et la prescription dans le temps, dene pas associer plusieurs benzodiazépines entre elles et de réévaluer régulièrement la pertinence du traitement.
Le plan d’action décidé par l’ANSM devrait être présenté à l’automne 2013.
J'entends bien ce que vous dites avec les benzo mais comment fait-on pour gérer une maman en souffrance de 89 ans avec crises de démence occasionnelles et une mémoire quasi inexistante vraisemblablement engendrée par une dizaine d'années de somnifères ? Maintenant le corps médical et l'entourage n'ont rien trouvé de mieux que anti-dépresseur et anxiolytique pour un soulagement de part et d'autre. Ce sont des moments douloureux à vivre et quel bonheur que de la retrouver apaisée même si je sais bien que ce n'est pas la bonne solution.
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