Ma pauvre octogénaire en avait eu des aventures; tout d'abord, à l'annonce de son cancer elle était tout à fait désireuse de rentrer chez elle sans traitement ( cancer de la tête du pancréas métastatasé), mais au bout d'un mois la situation s'est aggravé, entre des escarres et des douleurs insupportables. J''ai démarré la morphine, mais en ville on est un peu frileux et j'en étais à 40 mg matin et soir quand elle est allée aux urgences d'elle-même.
La sœur m'a appelé: " au secours docteur, ils ne veulent pas la garder. Faites quelque chose!"
Je téléphone au médecin des urgences qui est presque hystérique au téléphone: " je ne peux pas garder votre patiente, je n'ai pas de place, et même si je la gardais, il n'y a pas de place en aval". Pauvre type, la vie ne doit pas être drôle aux urgences, quoique j'ai pesté copieusement contre lui au moment même.
La patiente rentre chez elle, le lendemain elle m'appelle " faites quelque chose, je ne peux plus rester ici, je ne peux plus rien faire". Effectivement elle nage dans un tas de choses peu ragoutantes au fond de son lit.
J'appelle l'hospitalisation à domicile qui me promet de venir voir l'état de la patiente dans l'après-midi, ce qu'elle fait ( un infirmier); alerté par ce dernier le médecin en personne se déplace... et l'hospitalise illico.
J'appelle ça une légère désorganisation des services de santé.
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