Elle incarne la ré-sistance passive. Chaque jour, dans son cabinet d'un bourg campagnard de l'Oise, le Dr Stéphanie Becquet, 44 ans, sabote l'effort national de vaccination de la population contre la grippe A. Ses armes? Des réponses évasives soigneusement étudiées. Aux nombreux patients demandant son avis sur le bien-fondé de l'injection, le médecin généraliste rétorque: "Je n'en sais pas plus que vous, faites ce que vous voulez!" S'ils insistent, alors elle livre le fond de sa pensée: "Je ne suis pas favorable aux vaccins en général; l'idée d'injecter des corps étrangers chez une personne en bonne santé me dérange." Le Dr Becquet l'avoue, elle doit même se faire violence pour ouvrir les carnets de santé et vérifier si les rappels sont à jour.
Ses véritables coups de gueule, elle les réserve à son détonnant blog sous pseudo, Etats d'âme du Dr Vincent (1). "Ce n'est pas du tout convenable de faire aussi peur à la population, de la stresser au point où elle finit par tomber malade d'autre chose", écrit-elle à la date du 3 novembre. Et de dénoncer la "grande "terrorisation à laquelle se livre, depuis le mois de septembre, le ministère de la Santé". Pourtant, elle doit bien en voir défiler, dans sa salle d'attente, des personnes dites "à risque", particulièrement vulnérables à la grippe... "Je reçois un tas de femmes enceintes, admet le médecin, elle-même mère d'un bébé de 7 mois. Vous allez me trouver pusillanime, mais je leur dis... d'aller trouver leur gynécologue." Ou comment rester en accord avec ses principes, sans déroger aux règles de la prudence médicale! A ce jour, elle compte sur les doigts d'une seule main les volontaires pour la piqûre passés par son cabinet: un couple avec un nourrisson, une mère de deux jeunes enfants et un homme âgé de 75 ans. "Son cardiologue le lui avait recommandé, se justifie-t-elle. Je ne l'ai pas contredit." (l'express du 12/11/2009)
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