Vous vous souvenez de la dernière patiente qui a préféré se promener en forêt, plutôt que d'attendre son médecin préféré à qui elle avait déjà tricoté deux paires de chaussons?
J'ai compris le fin mot de l'histoire: tout son entourage s'inquiète pour elle qui vit toute seule depuis peu, et souhaiterait l'avis d'un neurologue. La soeur de cette patiente est en maison de retraite alors qu'elles avaient vécu ensembles 40 ans et depuis ma patiente répète toujours: " je dois rester à la maison pour m'occuper de ma soeur".
Et ma patiente " je ne suis pas folle, je ne verrai pas de médecin".
Une autre de mes patiente vit en maison de retraite, enfin paie sa place à l'année dedans car elle passe le plus clair de son temps dans les hôpitaux: elle souffre d'insuffisance cardiaque, ne marche plus, souffre d'Alzheimer, d'incontinence urinaire, d'insuffisance respiratoire, d'escarres etc. j'ai perdu le compte. trois fois de suite elle a été hospitalisée et renvoyée visiblement trop tôt car dans les 24 heures elle retournait aux urgences: une maison de retraite ne convient pas pour une patiente dans un état si précaire.
Aujourd'hui l'infirmière m'annonce: " madame Daisy va rentrer demain. Je suis un peu anxieuse car il paraît qu'elle a une sonde urinaire, mais qu'elle mange sans sonde nasogastrique..."
" Ne vous en faites-pas que je lui ai répondu, je vous prépare le bon de transport tout de suite au car où vous trouveriez la prise en charge trop lourde".
C'est un peu osé je sais. D'un autre côté la maltraitance n'est-ce pas de vouloir absolument qu'elle revienne dans son lieu de vie qui n'est absolument plus adapté et de la balloter d'ambulances en services d'urgence? Pauvre femme!
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